🔒 La fĂ©e clochette va rire si elle entend ça ! – Extrait EP08

Est-ce que ce qu'il se passe derriÚre la porte d'entrée doit toujours rentrer dans la maison ?


Résumé de l'épisode :

Bienvenue dans le dernier Ă©pisode de ParentalitĂ© au PrĂ©sent, oĂč nous explorons les diffĂ©rentes facettes de la vie parentale. Aujourd'hui, nous accueillons OphĂ©lie, une maman passionnĂ©e qui partage avec nous son parcours et ses rĂ©flexions sur les relations familiales. OphĂ©lie aborde les dĂ©fis auxquels elle fait face en tant que parent, notamment en matiĂšre de relation avec ses propres parents. Elle nous livre ses pensĂ©es sur l'importance de trouver un Ă©quilibre entre amour et exigence dans l'Ă©ducation de ses enfants.

La complexité des relations familiales :

Ophélie commence par nous parler de sa relation avec son pÚre, qu'elle a décidé de couper totalement en raison de son caractÚre toxique. Cette décision lui a permis de trouver un nouvel équilibre et de vivre plus sereinement. En revanche, sa relation avec sa mÚre est plus complexe. Bien qu'elle ait eu du mal à prendre ses distances, Ophélie reconnaßt les efforts de sa mÚre pour changer et s'améliorer. Elle exprime toutefois la douleur que cette relation peut parfois lui causer, tout en soulignant qu'elle fait partie intégrante des moments importants de sa vie et de celle de ses enfants.

L'importance de la communication :

La communication joue un rÎle essentiel dans la relation entre Ophélie et sa mÚre. Ophélie exprime clairement ses sentiments et ses attentes, ce qui permet à leur relation de s'apaiser progressivement. Elle souligne l'importance d'exprimer ouvertement ses émotions et de trouver des compromis pour maintenir des liens familiaux solides.

Parentalité et estime de soi :

OphĂ©lie Ă©voque Ă©galement l'impact de son propre vĂ©cu sur son rĂŽle de maman. Ayant grandi avec des parents dĂ©faillants, elle a dĂ» construire son estime de soi par elle-mĂȘme. MalgrĂ© les difficultĂ©s, elle s'efforce d'ĂȘtre une maman aimante et prĂ©sente pour ses enfants, tout en travaillant sur sa propre estime de soi. OphĂ©lie comprend que l'estime de soi est un processus continu et qu'elle joue un rĂŽle essentiel dans l'Ă©ducation de ses enfants.

Les défis de l'éducation :

L'un des principaux dĂ©fis d'OphĂ©lie est d'accompagner sa fille aĂźnĂ©e dans ses difficultĂ©s scolaires. Elle se sent parfois coupable de ne pas avoir rĂ©ussi Ă  prĂ©venir ces difficultĂ©s et de ne pas ĂȘtre parfaite dans son rĂŽle de maman. Cependant, elle met en avant les efforts qu'elle dĂ©ploie pour soutenir sa fille et l'encourager Ă  surmonter les obstacles. OphĂ©lie reconnaĂźt Ă©galement l'importance de gĂ©rer ses propres Ă©motions et de rester calme lors des conflits avec sa fille.

Trouver l'Ă©quilibre :

Ophélie partage ses réflexions sur la nécessité de trouver un équilibre entre amour et exigence dans l'éducation de ses enfants. Elle reconnaßt que chaque jour peut apporter son lot de défis, mais elle s'efforce de rester calme et détendue grùce à la pleine conscience.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-MenĂ©trey, mĂ©diatrice familiale et coach de vie Ă  Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposĂ© tous les dimanches matins Ă  7h (une semaine sur deux gratuitement), il bĂątit un espace oĂč les cƓurs s’ouvrent, les chemins de vie se dĂ©roulent et la simplicitĂ© enveloppe Ă  son Ă©coute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schĂ©mas longtemps restĂ©s logĂ©s dans l’inconscient sont mis en lumiĂšre, les dĂ©fis de la vie accueillis avec curiositĂ© et prĂ©sence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des Ă©pisodes, les rĂ©cits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent Ă  vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordĂ©s durant cet Ă©pisode: coupĂ© les ponts avec mon pĂšre, essayer de continuer d'avoir une relation avec maman, aucun lien mĂšre-enfant, maman qui quitte le foyer, pervers narcissique, le rĂŽle de l'aĂźnĂ©e dans la fraterie, soigner les autres, l'estime de soi dĂ©faillante, envie d'ĂȘtre une bonne maman, se sentir coupable de penser Ă  pas avoir fait ce qu'il fallait, sentiment d'avoir loupĂ© une coche, culpabilitĂ© d'avoir envie de dĂ©missionner, envie de jeter la caisse de lĂ©gos sur les enfants, faudrait que je sois plus calme plus dĂ©tendue, cris dans la famille, t'es fachĂ©e contre les copains pas contre papa et maman, relever le nĂ©gatif et oublier de dire ce qui va, peur du changement, peur de pas gĂ©rer, impression de stagner, communication, nommer mes besoins, la force du soutien de la famille Ă©largie, soigner les autres, soutien scolaire, je me bagarre contre moi-mĂȘme, besoin d'ĂȘtre reconnue, respiration qui dĂ©tend, cours avec janick, formuler en je pour calmer le jeu, tenir les limites, relever le positif, dire merci pour ce qui va bien et se dire qu'on va trouver des solutions, travail au quotidien de s'occuper de nos Ă©motions, comprendre sa propre maman lorsqu'on devient mĂšre soi-mĂȘme, prendre conscience de mes comportement, envie d'avancer, faire avec le coeur, s'Ă©couter, apprendre de nos erreurs.

Lire la transcription de l'Ă©pisode

[Texte généré automatiquement]

Mais de le voir arriver de l'Ă©cole. AĂŻe ! AĂŻe aĂŻe aĂŻe aĂŻe !

Qu'est ce qu'il va se passer ?

Presque faire le signe de croix en disant Mais qu'est ce qui se passe ? Que tu vas passer la porte ? Alors on essaie de. VoilĂ , on aimerait ĂȘtre parfait, mais des jours on n'arrive pas.

C'est possible.

Tant pis. Je suis toujours en train de me flageller. Je pense que ce quotidien, faudrait que je sois plus calme, moins nerveuse, plus détendue. Mais c'est difficile au quotidien.

Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplÎmée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui Parentalité au Présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singuliÚre. J'ai le plaisir de recevoir aujourd'hui. Ophélie Bonjour Ophélie.

Ça veut dire Janick.

J'aime débuter cet entretien par la question Quel lien entretiens tu aujourd'hui avec tes parents ?

Alors aujourd'hui, avec mon papa, j'ai coupĂ© les ponts parce que c'Ă©tait une relation toxique pour moi et ma famille. Alors j'ai choisi de couper les ponts. Depuis, je vis beaucoup mieux cette relation. Et puis avec ma maman, c'est une relation un peu compliquĂ©e. J'ai tenu une relation pour faire plaisir Ă  mon grand mĂšre qui est maintenant dĂ©cĂ©dĂ©e depuis deux ans. Et puis j'ai eu de la peine Ă  couper les ponts avec elle parce que comparĂ©e Ă  mon papa, elle a su, elle a su dire pardon. Elle a su exprimer ses regrets. Et puis je pense, puis en devenant maman, il y a beaucoup de choses qu'on comprend beaucoup mieux aprĂšs. Alors voilĂ , j'ai une relation moi je vais dire pas d'obligation, mais voilĂ , elle me fait un peu mal au cƓur et puis je suis on se voit toujours, mais elle fait pas forcĂ©ment partie intĂ©grante de ma vie de tous les jours. J'ai pas forcĂ©ment besoin d'elle pour vivre, mais voilĂ , elle fait partie des grands moments importants de notre vie Ă  moi et Ă  mes enfants.

Et puis ça va trĂšs bien comme ça, mais elle cherche pas non plus Ă  avoir plus, Ă  avoir plus. Mais voilĂ , c'est une relation en plus qui s'est apaisĂ©e lĂ  il y a pas longtemps, avec des grandes discussions, elle a eu 60 ans, je pense qu'elle a eu un homme comme on dit. Elle avait envie aussi de faire. Oui, on lui a fait comprendre qu'il fallait qu'elle change quoi parce que ça toujours les paroles. Mais non, elle avait besoin d'actes. Puis je crois qu'elle a compris. Puis on accepte aussi qu'elle essaye de changer. Ok, puis je trouve que ça c'est important parce que moi j'ai validĂ© ça en disant ben ouais bah c'est quand mĂȘme un bel effort qu'elle fait, mĂȘme que voilĂ , il y a jamais rien de parfait, mais c'est dĂ©jĂ  mieux qu'avant. Et moi ça me suffit elle ça je lui suis fille. Puis on va au jour le jour, puis on voit, on voit comment ça se passe quoi.

Le fait de communiquer, ça fait que aujourd'hui ça te donne envie d'aller plus loin. On fait avec elle ou deux, ou de vivre une relation, d'essayer de continuer.

Je pense Ă  plus essayer de continuer. VoilĂ .

Ça t'a donnĂ© de l'espoir.

VoilĂ , c'est de continuer pour elle, puis aussi pour pour mes enfants.

Tu as des enfants ? Ils ont quel Ăąge ces enfants ?

Alors j'ai deux filles qui ont bientĂŽt huit ans et depuis bientĂŽt deux, huit et deux ans.

Et t'avais envie que tes filles, en fait, elles connaissent leur grand maman.

Ben j'avais envie. Puis je pense que ça a Ă©tĂ© aussi. On a Ă©tĂ© entraĂźnĂ© mais on a toujours vĂ©cu cette relation avec ma maman. Moi, j'avais une grand maman maternelle, c'Ă©tait c'Ă©tait, j'Ă©tais fusionnelle avec je. C'est vraiment quelqu'un que j'aimais beaucoup. Et puis pour pas lui faire de peine, j'ai. J'ai continuĂ© cette relation. J'ai vĂ©cu des choses difficiles dans sa vie que je voulais pas lui en faire plus. Alors je voulais elle. Ben voilĂ , sa fille, ça reste sa fille malgrĂ© toutes ses erreurs. Est ce que je comprends ? C'est une vraie maman qui pardonne bien, qui aime sa fille. Et puis moi je voulais pas lui faire plus de peine en coupant les ponts avec maman. Alors on s'est un peu, on a continuĂ© lĂ  dedans. Puis elle joue le jeu entre guillemets mais. C'est toujours un peu compliquĂ©, mais au moins avec elle, je lui dis ce que je pense dĂšs que ça ne va pas, dĂšs que j'en peux plus dans cette relation, dĂšs qu'elle m'exaspĂšre ou que voilĂ  que les choses reviennent au fur et Ă  mesure, moi je lui dis stop, arrĂȘte ou au change ou fait autrement, soit un peu plus, soit un peu plus.

Là quand on est tous là, tu n'as déjà pas souvent l'homme, alors sois avec moi, pas des problÚmes. Dans tes tournois. Elle a toujours ses problÚmes, toujours dans ces trucs là avec nos enfants. Un petit moment joue sur un jeu avec eux, puis on lui dit on l'a, on essaie de la stimuler puis de lui dire ce que nous on argent. Hum voilà. Nous on n'a pas besoin vraiment d'une maman comme un petit enfant, mais on a besoin qu'elle soit là aussi un peu pour nos enfants. Puis.

Et puis ça a l'air de fonctionner visiblement.

Ça oui.

Ça doit lui faire du bien.

Alors oui, ça lui fait du bien parce qu'on voit quand mĂȘme qu'elle est heureuse quand elle vient. Euh, par exemple, Ă  NoĂ«l, elle est venue et ça s'est trĂšs bien passĂ©. Et puis elle est contente d'ĂȘtre lĂ  parce que lĂ  on est, on a sa famille, puis lĂ  toute sa famille ici en France. Donc c'est un peu toute seule qu'on.

Puis ado, ça se passait comment avec elle ou enfant ?

Oui mais ouais. Alors enfant, moi j'avais aucune attache avec elle, on ne s'entendait pas du tout. J'avais beaucoup de difficultés à l'école, elle n'avait pas la patience de m'aider. C'était pas une maman, ce n'était pas une maman gùteau. C'était tout passait par le matériel. L'amour, c'était du matériel, c'était des jouets, c'était des beaux habits. Mais il y avait rien, il y avait rien. C'était un peu une coquille vide et puis voilà. Moi c'était bon, j'arrivais pas quoi. Et puis adolescente, j'ai coupé les ponts. Pendant un moment, j'arrivais plus, je pouvais plus.

T'es allé chez ta grand maman du coup ?

Bien moi j'avais deux grands maman, j'avais une grand maman qui vivait ici en Suisse, en France et puis si proche l'une de l'autre malgrĂ© la distance. Puis ma grand maman, c'Ă©tait tout le contraire, c'Ă©tait des puits d'amour, puis se donner Ă  l'autre pleinement, puis elle passe Ă  l'autre. Bien, le bien ĂȘtre des enfants et des petits enfants avant elle. Et puis voilĂ , j'ai compensĂ© en ou. Avec deux grands moments qui m'ont beaucoup donnĂ©.

Mais du coup Ă  aller vivre chez ta grand maman cette Ă©poque lĂ . Les ponts adolescents, non.

Cela fait un moment que partie à ce moment que partie du foyer familial. Voilà. Rester à la maison avec mes frùres et sƓurs et elle est partie.

Et c'est votre papa qui s'est occupé de vous.

Oui. Ça a Ă©tĂ© un peu compliquĂ©. Elle est partie parce que aprĂšs j'ai compris que mon papa c'Ă©tait un manipulateur. On m'a trouvĂ©, on va dire le pervers narcissique. Et puis elle n'en pouvait plus de vivre avec quelqu'un qui l'a dĂ©truit. Et bien le parti, parce que c'Ă©tait pour nous, Ă©tait un soulagement. Moi j'ai souvenir, ça s'est passĂ© en plein Ă©tĂ©, on est en vacances. Puis elle a partir mais c'Ă©tait.

Direct avec elle.

Moi je devais avoir seize ans. Hmm. Elle est partie mais ça a été un soulagement parce que ma maison c'était toxique. Parce que crier, ça faisait que de crier, ça se bagarrait.

Ta sƓur et tes parents.

Oui. Et puis c'Ă©tait plus. C'Ă©tait plus possible d'avancer comme ça. Moi, j'Ă©tais soulagĂ©e. C'est une bonne nouvelle de les voir sĂ©parĂ©s aprĂšs d'autres choses. Parce qu'Ă  la maison, il manque quand mĂȘme la maman.

Et papa était un peu défaillant de ce que tu dis.

Ben le papa, il n'était pas défaillant à s'occuper de nous, mais il n'acceptait pas l'aide des autres ou lui c'était quand on. Berlin quand il se passe qu'une maman ou le pÚre est au début, ben c'est un peu débrouiller tout seul parce que j'étais là. Puis aprÚs j'ai quitté le foyer, je suis parti en internat pour faire débuter l'école d'infirmiÚre. Et puis aprÚs c'est la commune qui s'occupe. Pis là y'a plus grand chose à dire. Mais il en a fallu arriver là pour vous montrer que moi j'en pouvais plus aussi. Comme. Lui comprenait pas ça. T'étais que c'était moi qui devais tout faire à la maison. Telle est.

La fratrie.

Je suis nĂ©e dehors. Ça, ça.

Oui. Prend le relais de l'autre.

Responsable des autres. Les trois autres hommes. Ça reste encore ma maman. Je suis responsable de ma sƓur et mes deux petits frùres.

T'es responsable ou tu te dis responsable ?

Mais je me dis.

Qu'ils sont.

Responsables. Oui, oui, bien sĂ»r. Pas le petit dernier encore. Il faut ĂȘtre un peu derriĂšre lui. Mais toute ta famille, c'est la place de l'aĂźnĂ© je pense.

OĂč que tu t'es, que.

Je me suis, je me suis approprié et que j'ai pas eu le choix de prendre.

Si ce n'est pas encore le cas et que le cƓur vous en dit, soutenez ParentalitĂ© au PrĂ©sent en devenant un AbonnĂ©s contributeurs. Ainsi, vous recevrez un nouvel Ă©pisode toutes les semaines et accĂ©derez Ă  un espace de discussion oĂč nous Ă©changeons autour des divers thĂšmes abordĂ©s avec mes invitĂ©s. Rendez vous sur ParentalitĂ© au PrĂ©sent com pour en savoir plus. Que ça t'a apportĂ© ? Qu'est ce que ça t'apporte aujourd'hui clairement d'avoir eu un pĂšre et une mĂšre comme ça ?

Bah dans ma vie ça m'a apportĂ© que bonjour, avec le lien avec mes frĂšres et sƓurs. Ça c'est trĂšs important ce que nous sommes, le noyau de notre famille, les liens fraternels. Et ça c'est trĂšs fort, ça se ressent trĂšs fort entre nous quatre. Et puis surtout, ben on a su avec des parents dĂ©faillants, on a quand mĂȘme eu un rĂ©seau. On a eu cette chance quand mĂȘme malgrĂ© tout d'avoir un rĂ©seau autour de grands parents. On est trĂšs trĂšs fusionnelle avec notre oncle, notre tante, donc on a su mettre en place un rĂ©seau autre que les parents.

Ils ont été là.

Ils ont été là, ils nous ont soutenus, ils sont toujours là et on a toujours quand y a des moments difficiles à passer.

Vous ĂȘtes unis.

On est trĂšs unis. Ouais, c'est ça. C'est important dans la vie. Ben je pense que ça m'a permis aussi d'ĂȘtre. De voir aussi autrement, de grandir plus vite dans les soins. Je suis partie dans les soins, ce n'est pas anodin.

S'occuper des autres.

S'occuper des autres, puis ĂȘtre lĂ , puis moi, ça, ça m'a aidĂ©. Les soins, c'est un peu une thĂ©rapie pour les gens blessĂ©s. À un moment donnĂ©, dans ma vie, je suis partie dans les soins parce que j'en avais besoin. Puis ça m'aide de voir la souffrance des autres, de voir que j'avais dĂ©jĂ  de la chance d'ĂȘtre lĂ . Ça m'a beaucoup apportĂ©. De partir soigner les gens malades.

Quand tu dis j'avais la chance d'ĂȘtre lĂ , ça veut dire quoi ?

Ben voilĂ , au dĂ©but beaucoup d'adolescentes on est jeunes et qu'on a plein de soucis. C'est vrai que la vie lĂ  bas, on la voit en noir. Puis Ă  un moment donnĂ©, je crois que c'Ă©tait l'Ă©tĂ© de mes 20 ans. Puis je partis dans les soins. Hum. Puis lĂ  ça m'a. Ça a Ă©tĂ© une rĂ©surrection dĂ©jĂ , de trouver ma voie. Je pouvais pas faire autre chose que ça. Et puis ça oui, ça m'a portĂ©. Ça m'a aidĂ©.

Ça a donnĂ© comme de l'espoir ou comme.

Oui, puis de l'estime de moi aussi. Parce que voilĂ , quand on a des parents dĂ©faillants, ça, surtout ça, on se dit souvent que ma sƓur, c'est l'estime. On nous a jamais estimĂ©s. Puis ça sera dur Ă  retrouver plus tard si on a vendu. Moi personnellement, c'est beaucoup ça qui me fait dĂ©faut.

Tu manque d'estime de toi.

MĂȘme ma psy parce que j'ai pas eu des parents qui m'ont portĂ© en estime. C'est ce que j'essaie de faire en tant que maman aujourd'hui.

Avec tes enfants. Oui.

Mais c'est d'autant plus dur quand les situations aussi avec ma fille ou ça difficile.

Avec la grande ou.

Avec la grande parce qu'elle a des difficultĂ©s scolaires. Et puis j'essaie de lĂ  de l'aider, de la porter, mais je porte un peu trop de culpabilitĂ© parce que j'ai envie d'ĂȘtre une bonne maman. Et puis j'ai pas envie, j'ai pas envie qu'elle soit tout le temps en Ă©chec. J'ai vraiment envie qu'elle comprenne les choses. Et pis ça demande beaucoup, beaucoup, beaucoup d'Ă©nergie.

La culpabilité c'est quoi ? C'est le fait qu'elle comprenne pas que as fait quelque chose.

Comme une bosse. Le fait que j'ai l'impression que j'ai peut ĂȘtre pas fait mon travail avant. J'aurais peut ĂȘtre dĂ» stimuler un plus petite que voilĂ . J'Ă©tais plutĂŽt une maman pauvre Ă  faire des puzzles, Ă  jouer aux Lego et tout ça. Mais si ça allait marcher, aller dehors, Ă  aller voir les animaux, aller faire autre chose. Je me dis peut ĂȘtre que j'ai loupĂ© une coche que je rattrape. Alors on apprend de nos erreurs en faisant autrement que la deuxiĂšme.

Tu penses que si tu avais fait des puzzles avec ton aßné aujourd'hui, ça se passerait mieux à l'école ?

Je sais pas.

On peut pas ça.

On ne peut pas savoir. Mais je pense, j'aurais peut ĂȘtre dĂ» stimuler plus mais bon. Mais maintenant je suis lĂ . Alors je me dis voilĂ , je suis lĂ , je bosse trĂšs dur avec elle, je sais qu'elle comprenne surtout les choses mĂȘme. Elle m'a ramenĂ© Ă  un examen il n'y a pas longtemps, s'est complĂštement plantĂ©. Je l'ai, je lui ai pas criĂ© dessus, je lui ai dit maintenant il faut comprendre qu'est ce qui se passe et puis voilĂ , ça demande beaucoup d'Ă©nergie parce qu'il y a beaucoup de conflits aussi. Je crois que le plus gros conflit, c'est Ă  cause de ma relation avec mes parents.

Avec ta fille, tu dis.

Oui parce que j'ai l'impression que je donne tout, tout. Puis des fois c'est humain. Je lui en veux, à elle de dire à une maman qu'elle a pourtant là qui te pousse à faire les choses, qui est toujours là, qu'elle a pour les quatre, qu'elle a déjà nickel. Et puis j'ai l'impression que c'est un peu ingrat.

T'as l'impression que.

C'est mal ça. Ça oui, c'est ça. C'est de ma faute à elle, c'est normal, Est ce que c'est normal ?

C'est surtout pour.

Elle, mais c'est normal parce que quand on est maman, c'est normal, c'est moi qui doit gérer. Alors des fois ça amÚne des conflits, je pense intérieur. Et puis il y a de la colÚre qui ressort.

C'est comme si t'étais pas payé à la hauteur de ce que tu lui donnes.

Euh non mais oui, on ne peut pas démissionner comme ça.

Des fois tu auras envie de dire.

Oui ouais ouais, des fois c'est ça qui fait le plus culpabiliser. Ça veut dire que les sentiments que j'ai en tant que maman, je devrais pas. Je devrais pas ĂȘtre comme ça. Je me bagarre contre moi mĂȘme.

Oui, parce que.

Parce qu'il y a, il y a, il y a l'avant pile.

Quoi, Il y a l'avant.

Oui, je me bats contre moi mĂȘme en me disant que je dois pas ĂȘtre comme ça. Je peux pas dĂ©missionner comme Ă  la fait maman, ça peut possible.

Mais tu vas le faire. Non non, toi tu vas pas non, malgré tout, tu t'occupes ça.

Des fois on a envie de jeter la caisse, de les rejoindre, ça suffit. Je m'en vais souvent.

Juste jeter la caisse de Lego ou bien je dois jeter la caisse de Lego sur les.

Autres. Ah oui, oui oui, non. Mais j'essaie de lui dire moi, je lui dis tout. Je dis voilĂ , aujourd'hui je suis en colĂšre. Un jour, je lui ai dit parce que lĂ , ces jours c'est trĂšs difficile avec elle, j'en peux plus. Puis je lui ai dit Maman sale, en colĂšre. Des fois c'est pas forcĂ©ment Ă  cause de toi. Oui, mais j'ai besoin aussi que toi tu montres que. Que tu as plaisir aussi que maman le travail avec toi. Puis tu vois tous les rĂ©sultats Ă  chaque fois qu'on travaille les rĂ©sultats, ils sont le mĂȘme. Alors donne moi un compliment, quelque chose pour que je puisse avancer aussi. Parce que pour moi c'est difficile.

Oui.

Je lui ai exprimé parce que ouf !

Et puis qu'est ce qui s'est passé ? Il y a que.

Je le regarde un peu perplexe en me disant qu'est ce qu'elle raconte ? Et puis ça change. AprĂšs, elle se met Ă  travailler Ă  notre travail comme on a rĂ©solu d'autres conflits aprĂšs le travail. Les rĂ©sultats sont lĂ , mais il faut, il faut tenir. Ça c'est l'arrachement, c'est l'acharnement et puis voilĂ , ça demande beaucoup d'Ă©nergie.

C'est vraiment de remettre le métier, l'ouvrage sur le métier à tisser tous les jours.

VoilĂ .

C'est ça qui est pénible.

Oui, puis d'ĂȘtre en conflit, mais de le voir arriver de l'Ă©cole, dire aĂŻe aĂŻe aĂŻe aĂŻe aĂŻe.

Qu'est ce qu'il va se passer ?

Presque le signe de croix en disant mais qu'est ce qui se passe ? Que tu vas passer la porte ? Alors on essaye de. VoilĂ , on aimerait ĂȘtre parfait, mais des jours oĂč on n'arrive pas.

C'est possible.

Puis je suis toujours en train de me flageller je pense de ce cÎté. Faudrait que je sois plus calme, moins nerveuse, plus détendue. Mais ça difficile au quotidien.

Est ce que c'est possible ? Oui, oui.

D'ĂȘtre en travaillant.

Plus détendue, plus calme, plus.

Oui, et il faut que je trouve moi mĂȘme mes ressources.

Hum. T'as une idĂ©e de quelles ressources tu pourrais utiliser pour ĂȘtre plus calme, plus dĂ©tendu quand elle arrive de l'Ă©cole ?

Des fois je fais de la respiration, ça, ça m'aide beaucoup. Hmm. Ça me dĂ©tend beaucoup dĂ©jĂ . Puis des fois, je fais un erreur en pensant Ă  tes cours, en disant le nombre de places en jeu. Toujours. Et puis. On essaie de cette mode de calmer le jeu. Hmm, n'est ce pas ? C'est pas tous les jours concluant.

Oui, mais tu vois que c'est possible.

C'est possible ? Oui, c'est possible.

Donc il y a déjà un bouquet avancé. Oui, il y a quelques temps, ça c'est positif.

Oui, aprĂšs voilĂ , il y a des jours oĂč on n'a plus. En mĂȘme, on a peut ĂȘtre un peu plus calme, plus posĂ©. Il n'y a pas eu la petite Tina, Il y a aussi des fois Ă  cĂŽtĂ© un petit plat, tout ce qui fait de l'environnement d'une maman comme toutes les mamans du monde.

Et une nuit qui s'est mal passé, la fatigue qui s'accumule et la nervosité qui augmente de tous les cÎtés.

Oui, mais c'est vrai que je suis quelqu'un qui a toujours eu envie de bien faire les choses. Peut ĂȘtre aussi ça que je dois dire pas tout de parfait, mais j'ai tellement envie de bien faire les choses pis pas envie. Moi aussi j'ai eu beaucoup de difficultĂ©s Ă  l'Ă©cole, alors je me vois Ă  travers elle. J'ai pas envie qu'elle souffre de ça, de moqueries parce qu'en plus ben voilĂ , entre eux, les enfants sont pas trĂšs gentils Ă  leur entrĂ©e. Puis on se moquait d'elle qu'elle a eu une mauvaise note en math dans des bonnes notes ailleurs. Mais voilĂ , c'Ă©tait c'est pas ça. Mais on se voit Ă  travers eux et j'ai pas envie qu'elle porte ça, que ça soit une souffrance pour elle de ne pas arriver Ă  l'Ă©cole. Hmmm.

C'est aussi ça ta culpabilité culpabilité que tu disais avant qu'elle reproduise ce que toi tu as fait ?

Alors je me dis toujours là elle a une chance de plus que moi, c'est que moi je suis là. Puis je lui amÚne, je vois les maßtresses en plus elles me mettent toujours en me disant mais maman formidable, elle me valide toujours que tout ce que tu vois, le travail qu'elle a accompli. Parce qu'alors ça, ça par la lecture, c'est difficile. Puis maintenant de se dire quelque chose de facile et là voilà la des bonnes notes en lecture. Elle comprend bien le français, elle a eu, je lui ai donné le goût d'ouvrir un livre, c'était pas possible. Les résultats sont là. Je sais que si je travaille, que je mets du mien et du sien, ce qui arrive.

Ça me fait quoi d'exprimer tout ça ?

Ça me fait du bien.

Ça fait du bien hein.

J'avoue que je m'ouvre un peu que de voir que la grisaille.

Ça respire mieux.

Oui.

Moi ce que j'entends c'est que finalement il y a des soucis quand Mat c'est ça. Là, aujourd'hui.

Oui ben là actuellement c'est les math. Pis l'année passée c'était le français et on a tellement tellement travaillé que y a plus maintenant ça roule.

Et t'as a mis le cap sur les maths cette année.

AprĂšs le soucis c'est le conflit oĂč je lui dis c'est pas moi, j'aime pas vivre toute la journĂ©e en crime avec toi et moi ça me. Je peux plus vivre comme ça. C'est difficile. Puis pour ta petite sƓur, ça doit pas ĂȘtre agrĂ©able d'entendre et puis de voir ça quoi. Puis en conflit tout le temps plus avec moi car mon mari.

Et toujours par rapport aux devoirs ou d'autres, d'autres.

Choses qui.

Créent le conflit. Aussi.

Il se passe que je ne laisse pas ou que je punis, que je laisse pas faire quelque chose puis que ça ne lui va pas.

Tu sais, quand tu me mets des limites.

Ou si je mets des limites, ça part dans les airs, dans les décibels, assez vite. Et puis elle tient. Alors c'est vrai qu'elle tient, elle tient, elle tient, mais elle a cette capacité. Au bout d'un moment elle passe du tout ou rien.

Oui, et toi tu es toujours avec les dĂ©cibels dans la tĂȘte. Il y avait.

Tellement de lĂ . Il faudrait maintenant dire maintenant la classique sur autre chose. Moi je reviens Ă  peine.

Et toi, tu arrives à tenir. T'arrives à tenir le cap quand tu as une limite. Et puis ça hurle. Oui, t'arrives à tenir le coup. Oui, oui.

Moi j'arrive Ă  tenir.

Et tu vois qu'au bout d'un moment elle se calme, puis elle passe Ă  autre chose. Oui.

Alors des fois, je n'arrive pas Ă  garder mon calme. Elle continue Ă  crier. Moi je l'Ă©cris aussi. Alors lĂ , c'est lĂ  que j'aimerais faire des efforts. Qu'on arrĂȘte de vivre dans ce climat de colĂšre. Mais ça, c'est aussi Ă  moi Ă  gĂ©rer. Hum.

Tu penses que toi, si tu arrives Ă  ĂȘtre plus calme, elle sera plus calme ?

Je pense que ça va venir. Oui, ça vient. Ça doit venir de moi aussi. Alors des fois je lui demande mais des fois je sais aussi arrĂȘte de dire non stop, moi je peux plus.

Et puis elle arrĂȘte l'Ă©coute.

Les devoirs par exemple. Au bout d'un moment, je dis non. Hum. Ça nous apporte ni à toi ni un mot de continuer comme ça.

Elle écoute, elle comprend, tu sais. Donc c'est possible. Oui, tu mesures là, tu mesures, tu mesure l'avancée qu'il y a eu. Oui.

Quelque soit la force qu'il y a, c'est que maintenant avec ce que tu nous a amenés dans les cours et tout ça, que je me parle beaucoup, que je pense que ça, ça, là, ça l'interpelle beaucoup.

Quand tu dis jeux.

Parce qu'on n'est plus Ă  Turlututu.

C'est que tu parles de moi. On fait des jeux en disant moi Ouais moi Et pis tu utilises plus le pronom tu.

VoilĂ , donc lĂ  j'en peux plus oĂč je souffre mon loulou, Je lui dis je souffre quand mĂȘme de cette relation lĂ , toujours en train de crier moi j'ai pas envie de ça. Je pense pas que toi elle a. AprĂšs des fois je lui dis je vous dis toi tu as heureuse comme ça, ça te fait plaisir, ressemble Ă  un prĂ©nom. Et c'est vrai que j'exprime beaucoup. J'ai appris Ă  exprimer beaucoup mes sentiments aussi pour qu'elle elle les reconnaisse clairement. Je suis en colĂšre. Non, je suis pas en colĂšre. Il y a la colĂšre lĂ . Je suis triste.

J'ai peur.

J'ai peur que tu fasses que ça aille pas l'annĂ©e prochaine Ă  l'Ă©cole. Si je lui dis que j'ai peur pour elle parce que. Parce que dans la vie maintenant, il faut, il faut, mais il faut. Il faut mettre les bases, mĂȘme pour pouvoir avancer un peu plus.

Et puis elle a l'air d'avoir compris.

L'Ă©coute, puis voilĂ .

Ben bravo.

Puis elle a su aussi, je pense. La victoire, on va dire, c'est qu'il y a eu quelques conflits Ă  l'Ă©cole aussi par les moqueries. Et puis je pense que c'est un joli rĂ©sultat qu'elle est venue m'en parler Ă  l'arrivĂ©e de l'Ă©cole. Et puis je dis puis ça te fait quoi quand on se moque de toi ? Maman, ça me rend triste. Ça. Je trouve que c'est important que je puisse me dire assez rapidement qu'elle attende pas aprĂšs aussi. Moi ça me fait comprendre que des fois peut ĂȘtre que quand elles rentrent aussi, elle est pas forcĂ©ment en colĂšre contre moi. Un jour j'ai aussi dit t'es pas en colĂšre contre moi, en colĂšre contre.

Ce qui se passe qui s'est.

Passé dans la cour d'école. Oui oui. Alors je dis maintenant tu me dis ce qui s'est passé peut apprendre à attaquer dehors comme ça, sans laisse derriÚre. T'es fùché contre les copains, pas contre maman.

Oui, bravo.

Oui, c'est juste ça. C'était. Pour aussi avancer. Parce que poser, on ne peut pas avancer si on est tous à cran et.

C'est une belle prise de conscience que tu as faite.

Oui.

Et puis pour elle aussi. Et de ce que j'entends, c'est que tu es touché par le fait qu'elle te fasse confiance et qu'elle vienne te parler quand ça ne va pas dans sa vie.

Oui, je trouve que c'est important parce que là c'est des petites, mais pour eux c'est ça leur vie, c'est tout un monde. On peut pas prendre à la légÚre qu'on se moque des gens aussi.

C'est les bases aussi comme tu disais un entrain de faire les fondations mais aussi au niveau relationnel.

Je dis augmenter aussi, peut ĂȘtre plus. Des fois j'arrive moins Ă  lui dire qu'elle elle fait les choses comme il faut. Ça c'est un peu nos dĂ©fauts. En tant que parents relĂšves toujours ce qui est nĂ©gatif. Puis c'est ma sƓur qui me dit aussi souvent elle relĂšve souvent quand ma fille elle fait quelque chose de quelque chose de bien. C'est vrai que moi je le fais moins souvent.

Oui, on a tendance Ă  tout ce qui va pas.

VoilĂ . Que dire aujourd'hui ? T'habiller ta petite sƓur toute seule, c'est cool ça, ça m'a bien aidĂ©.

Ben oui, alors.

J'essaie d'ĂȘtre un peu plus attentive lĂ  dessus que ce qui va pas.

Oui. Et finalement, dans la vie, on devrait faire ça. Arriver à plutÎt focaliser sur les choses qui vont bien. Dire merci pour ce qui va bien et puis se dire qu'il y aura des solutions pour ce qui va moins bien, qu'on va trouver des solutions pour ça.

Oui, il y a des jours.

Plus faciles que d'autres.

C'est un peu plus noir. Pour les solutions.

J'avais vu une fois un article qui proposait de remplir un pas avec les enfants utiliser un bocal. Et puis il y a tous les soirs on met un petit papier dans le bocal avec les gratitudes de la journée. En plus c'est jeune, ça fait des papillons, tout est couleur. Et puis on peut mesurer que on est capable de dire merci pour beaucoup de choses finalement en quelques mois. Tu vois que le bocal se remplit. Tu sais bien, Tu pensais que ça serait comme ça avant d'avoir des enfants.

Tu sais, c'est pas que je serais aussi aussi dur. Ça serait un travail quotidien. Puisqu'il y a dur en Ă©tant maman, c'est le reflet qu'il y a beaucoup de choses qui ressortent de ce qu'on a vĂ©cu. On pense qu'on a rĂ©glĂ© certaines colĂšres, surtout chez moi. Je pense que c'est la colĂšre qui ressort le plus vivement dans tout ce que j'ai vĂ©cu. Et puis lĂ , c'est une explosion d'Ă©motions quand on est maman. Parce que. Oui, il y a tout qui ressort. Il y a des moments, il y a tout qui ressort et on se rend compte qu'on n'a pas forcĂ©ment rĂ©glĂ©. Pas forcĂ©ment. Quand on colĂšre contre moi, souvent j'ai l'impression que je suis pas en colĂšre contre ma fille, mais je suis en colĂšre contre mes parents.

C'est comme Tapie, je lui fais payer.

Alors alors aprĂšs double manque, je suis encore plus triste. Puis je culpabilise que sans m'en rendre compte, je lui fais payer un peu Ă  elle.

Est ce que tu as.

Vécu ce que j'ai vécu ? Je suis en colÚre contre elle des fois. Enfin, par le biais du raton. Moi, je suis là. Je suis tout le temps. Je me plains de choses. Mais voilà, je vais aprÚs. D'un coup, je reviens sur terre. Je dirais c'est normal. Elles sont normales et ça pas, ça pose. Voilà, elle l'a toujours. Elle a toujours parti sur des bases d'avoir une maman qui était présente. Une maman et un papa qui sont présents tout le temps pour elle. Donc voilà, c'est normal ça. Acquise. Hum.

Et puisque tu disais avant, c'est que quand elle rentre de l'école, elle est pas fùchée contre maman, elle est fùchée contre ce qui s'est passé.

D'ailleurs lĂ  pour toi, lĂ .

On fonctionne apparemment tous de la mĂȘme maniĂšre. Tu dis aussi la mĂȘme chose. Je ne suis pas fĂąchĂ© contre ma fille, je suis fĂąchĂ©e encore. J'ai encore des colĂšres sur ce que j'ai vĂ©cu dans mon enfance.

Ou est ce que ça reste ? Enfin voilĂ , il faut. Ça, ça me travail au quotidien. Chaque fois qu'on se qui se passe un deuil ou une sĂ©paration, quelque chose dans notre vie, ça nous ramĂšne toujours Ă  cette enfant quand mĂȘme. Et encore plus quand on est maman. Faire qu'on ne fasse un quand on est que je suis devenue maman, je me suis. Il y a beaucoup, mais vraiment beaucoup de choses qui se sont Ă©clairĂ©es aussi sur. Sur ma propre maman si. Qu'est ce qu'elle a vĂ©cu ? Et j'ai pu la comprendre.

Tu as bien compris ce qui s'était passé à ce moment là. Tu as pu lui dire ça à ta maman ?

Oui, oui.

Elle t'a dit quoi ?

Paul était soulagé plutÎt. Donc pleure de valider aussi que au début, ça a toujours été un peu la méchante parce que nous on était des enfants, qu'on a été abandonnés et on a juste eu maman et papa qui restaient. Puis aprÚs, c'est pour ça qu'elle a une meilleure relation aussi avec ses deux filles. Je pense aussi parce qu'on a une femme et une maman. Puis quand on est mariés aussi, on se rend compte que il n'y a rien de facile.

Il y en.

A un qui nous dit avec les enfants, qui avec les mÚres. Et puis c'est vrai que ça ça aide à ouvrir les yeux sur aussi le vécu de maman.

Oui, ça rend humble.

Oui.

Nos difficultés, nos difficultés nous rendent humbles face aux autres. On ne sait jamais tout, comment penser ou tout comme on aimerait.

Non.

On fait souvent comme on peut et pas forcément.

Comme on veut. Tu sais ce mot là ? Ma phrase préférée.

Mais aprÚs, du moment qu'on commence à en avoir conscience, là le changement apparaßt et c'est ça qui est beau. C'est ce que tu es en train de nous exprimer.

Euh.

Tu prends conscience de certains de tes comportements ou de certains comportements de ta fille, Tu arrives Ă  mettre des mots dessus ?

Oui mais aprĂšs faut. J'ai l'impression que lĂ , ça stagne Ă  mon stade oĂč moi j'aurais envie d'avancer, de changer dans ma vie. Mais je n'arrive pas. Parler aussi la peur du changement.

Et tu aimerais changer quoi ?

Oui, des fois j'hĂ©site de recommencer. LĂ  je travaille plus, Je me dis est ce que t'attends en recommençant mon travail ? Est ce que je serai un peu plus Ă©panouie ? Peut ĂȘtre aussi ? Plus ou moins focalisĂ© sur d'autres choses. Alors j'ai un peu peur du changement. Il y avait avant d'avoir la deuxiĂšme, je pensais faire une formation pour les soins de fin de vie. Enfin voilĂ , il y a beaucoup de choses. Puis j'ai la peur du changement, de la peur de changer des choses, puis d'autres. Un peu dĂ©stabilisĂ© parce que j'ai peur de pas gĂ©rer. Hmmm. VoilĂ . Et puis je pense que ça, ça se ressent. LĂ  j'ai l'impression que je stagne et que j'avance pas. J'avance avec ma fille, j'avance en tant que maman, mais voilĂ , j'avance que lĂ . C'est difficile le rĂŽle de la femme, je trouve, parce qu'il faut ĂȘtre sur tous les fronts. Et puis aussi le regard, ben on arrĂȘte de travailler. Femme au foyer tu pensais jamais ĂȘtre en.

Fait, mais en fait. Mais tu fais rien de tes journées.

Oui, non, rien finalement de la cÎté.

Puis c'est allé pieds en l'air sous la table toute la journée à boire du café.

Oui, dans les journées, elle passe. On s'ennuie pas.

Tant que femme au foyer, c'est un travail.

C'est un travail. Puis au bout de quatre. Voilà, des fois j'ai l'impression de vivre avec. Comme dans IDA cinq Animer le diable puis l'ange sur l'épaule qui me dit On a besoin de toi à la maison. Voir les résultats. Oui, si t'avais pas été là, oui ben ma fille, elle serait pas là à l'école.

Et puis le démon, qu'est ce qu'il demande ?

Qui dit Oh mais il fout le camp ! Va souffler, va faire autre chose.

Est ce que c'est vraiment le dĂ©mon qui te parle lĂ  ou est ce que c'est peut ĂȘtre une invitation ?

Oui, oui, oui.

Peut ĂȘtre. C'est aussi un deuxiĂšme petit ange.

Lui.

Qui te dit prends un pour centage tout bas, tout bas, mais fais quelque chose.

Alors voilĂ , il y a toujours aussi toujours le pour et le contre en ce moment dans les soins. Comme je t'ai dit tout Ă  l'heure, je suis contente de pas y ĂȘtre, mais.

Ça va pas.

Que je perds ça. C'est plus de la souffrance que du bien ĂȘtre de vivre cette pĂ©riode que vit. Oui. Pas de soigner les gens comme eux. Dans ces conditions lĂ , c'est pas possible. Enfin, ce n'est pas possible avec mon ĂȘtre profond et avec ce que je pense ĂȘtre les soins.

C'est quoi ĂȘtre les soins pour toi.

Avec les soins ? C'est ĂȘtre lĂ  pour les gens, pas ĂȘtre lĂ  que le physique, nettoyer, les laver, puis on donne Ă  manger, ĂȘtre lĂ  quand il y a des angoisses, ĂȘtre lĂ  quand ĂȘtre lĂ  pour la famille parce que la famille a besoin de nous, a besoin des soignants. Homme a besoin d'ĂȘtre lĂ  quand comme papa et maman s'en vont. Et puis ils ont besoin qu'on soit lĂ  pour eux parce que ça fait peur, mĂȘme pour la personne qui s'en va. Ils ont besoin qu'on soit lĂ , qu'on leur tienne la main, qu'on leur donne ce temps lĂ , que donner du temps Ă  des papiers Ă  remplir, des.

Formulaires.

Des formulaires. Enfin, c'est pas mon optique d'ĂȘtre soignant parce qu'on soigne le global, mais c'est lĂ  oĂč je parle des fin de vie, parce que les fin de vie c'est beaucoup la famille qu'il faut.

Accompagner mĂȘme.

Si on accompagne bien la famille, tout se passe mieux aussi en.

Avec la peur du diable.

VoilĂ , moi je n'arrive plus Ă  trouver ça. Puis c'Ă©tait plus. Je suis en conflit avec moi mĂȘme, je le dis mais je ne peux pas. Ne peux pas travailler comme ça. Mais ça, ça fait partie de moi. Je pourrais pas aller faire vendeuse oĂč il n'y a rien. Je dĂ©nigre pas la formation de qui que ce soit, mais voilĂ , ça oui, ça fait partie de moi. J'ai besoin de ça. Je suis une soignante.

Mais l'emploi idĂ©al, ça serait comment ? Ça serait oĂč ? Dans quel jeu, dans quel univers tu l'imagines dĂ©jĂ  ?

Alors j'ai vu une fois, un temps présent sur une maison je crois, sur vous ou GenÚve, je sais plus. Puis la campagne maison faite maison avec huit chambres pizzas. Les gens en fin de vie là bas sont vraiment dans une optique de soins.

Palliatifs.

Palliative.

On va faire ça à Sion, tu sais ?

Oui, j'ai vu. Oui, oui, ça serait ma place idĂ©ale d'ĂȘtre lĂ  avec la famille, de pouvoir leur offrir un prix, de pouvoir ĂȘtre lĂ  aussi en dehors de la chambre et tout ce qu'on pouvait faire avant dans les soins.

Puis plus ma mĂšre, plus le temps. Il n'y a pas de temps.

Il n'y a plus le temps. Puis j'ai l'impression que aussi dans ces formations. On axe beaucoup sur la technique.

Mais plus la relation.

N'est, plus la relation.

Est dans le faire et plus dans l'ĂȘtre.

Il y a des formes. Moi, ce que j'ai vĂ©cu dans ma formation, d'oĂč je n'ai pas Ă©tĂ© Ă  la fin, j'ai fait pratiquement, j'ai presque fini la chose sans soins infirmiers. Mais moi ça a Ă©tĂ© le traumatisme de ce qu'on nous a vendu comme formation, puis dans le rĂ©el, donc dans le rĂ©el. On ne peut pas faire ce qu'on. La souffrance du soignant. On n'en parle pas beaucoup, mais de peur de ne pas ĂȘtre lĂ , de vivre les moments importants. Que de faire du superflu en primaire. Quand on nous vend une formation oĂč on va pour ĂȘtre. A l'Ă©coute des gens, on fait des cours de communication, on fait plein de choses pendant la formation puis en fin de compte on se rend compte que.

C'est bien du superficiel.

Officiel. C'est vraiment superficiel, on n'arrive pas Ă  se peut.

Il n'y a pas le temps.

Il n'y a pas le temps. En tout cas, dans les grands hĂŽpitaux publics, ce n'est pas possible. AprĂšs, je pense que par exemple, dans les hommes, on peut prendre le temps. Si on sait mettre Diabolo aujourd'hui, on fera peut ĂȘtre pas, on lavera peut ĂȘtre un d'eau Ă  bien faire autre chose que plus important. Mais ça, ça s'Ă©duque et on devrait former les gens Ă  ça. AprĂšs, c'est aussi une maniĂšre d'ĂȘtre. Être soignant, ça peut. Ce n'est pas qu'un papier je pense, c'est aussi une maniĂšre d'ĂȘtre avec les gens.

Et finalement c'est ce que tu nous disais aussi avec ta fille avant. C'est vraiment ĂȘtre maman. C'est une maniĂšre d'ĂȘtre avec ses enfants et une maniĂšre d'ĂȘtre avec son mari, une maniĂšre d'ĂȘtre avec sa maman.

AprÚs tout, ça apprend, il y a des maniÚres de faire autrement. Par exemple, tes cours nous à apprendre à faire autrement.

À faire ou Ă  ĂȘtre, Ă  faire en Ă©tant.

À parler autrement, ça un peu plus Ă  communiquer et parler autrement. Hum. Et puis peut ĂȘtre plus peut ĂȘtre. Je pense qu'au fond de nous, on a tous envie d'ĂȘtre meilleur. Et puis tu penses. Enfin j'espĂšre.

C'est ta vision du monde.

Oui, j'espĂšre quand mĂȘme. Mais je pense que voilĂ . Mais des fois on se met des barriĂšres, on nous a mis des barriĂšres par la politesse, par l'Ă©ducation et puis par la vie dehors. Qu'elle est dure, que des fois quand on est trop authentique, trop profond, alors aprĂšs on a plus envie de s'ouvrir. On a juste envie de fermer. Et puis ben voilĂ , avec nos enfants il faut apprendre Ă  s'ouvrir parce que eux, ils sont. Ils cash. Il n'y a pas de barriĂšres. On a Ă©tĂ© conditionnĂ©s. Pas par l'Ă©ducation, par la formation.

Ce que tu es, ce que tu es en train de dire, c'est apprendre Ă  ĂȘtre authentique.

Alors lĂ , oui, tes cours, ils m'ont vraiment appris Ă  revenir, Ă  m'ouvrir plus, Ă  ĂȘtre moi mĂȘme. Avec ma fille ?

Oui, mais d'abord Ă  ĂȘtre toi mĂȘme avec toi mĂȘme. Tu vois, ça passe par lĂ . Oui, il faut d'abord de bouleversant.

Pas ça nous bouleverse dans notre vie quotidienne. Moi, ça m'a beaucoup bouleversée.

Tes cours. C'est quoi qui t'a bouleversée ?

Ben je me rends compte qu'il faut que je sois plus. Moins ce cĂŽtĂ© drastique de la maĂźtresse d'Ă©cole en prime, comme ce n'est peut ĂȘtre plus avec mon cƓur. Oui, comme tu dis, faire avec son cƓur que de faire avec la tĂȘte. Oui, c'est difficile des fois. Ça s'apprend.

Ça s'apprend.

A ĂȘtre cafĂ©, mais des fois c'est.

Être en relation, s'Ă©couter dĂ©jĂ , t'Ă©couter. Avant tu disais que t'aimerais ĂȘtre plus calme mais tu disais oui oui c'est possible. Le fait de passer du temps avec toi mĂȘme toute seule comme t'as dit que t'aimes bien aller te promener. Bien. C'est aussi cool d'aller se promener de temps en temps seule, ça permet vraiment de se remplir de ta prĂ©sence. Et puis en Ă©tant beaucoup plus prĂ©sente pour toi mĂȘme, plus Ă  l'Ă©coute aussi de ce dont tu as besoin, ça va te permettre d'avoir une prĂ©sence qui va ĂȘtre diffĂ©rente avec tes enfants et d'ĂȘtre beaucoup plus capable d'exprimer ce dont tu as besoin. Et c'est ce que tu fais.

Moi je j'ai un peu ce qui me fait dire la fĂ©e Clochette Ă  l'air, c'est longtemps ça, mais j'ai ma sƓur qui est Ă  me remettre dans le droit chemin. Ben c'est la plus petite. Je suis l'aĂźnĂ©e mais on a trois ans de diffĂ©rence. Mais elle, elle voit les choses comme je veux.

Quand tu dis pas.

Quand je dĂ©raille avec ma fille puis que ça va trop loin et oĂč.

Elle te.

Dit elle a les cages seule, c'est ce qu'elle pense au moment oĂč ça arrive. Alors des fois on est un peu fĂąchĂ©s parce qu'on se dit puis des fois ça passe. Elle, elle me fait beaucoup rĂ©flĂ©chir, m'interpelle souvent avec ça.

Du coup, ça te fait vraiment faire des prises de conscience, ces prises de conscience qui te font avancer.

Et.

C'est plutĂŽt positif.

Oui. Alors sous le coup des fois, toujours, ce rĂŽle de grande sƓur met de cĂŽtĂ©, mais c'est toujours positif Ă  un moment, ça me remet vite en question.

Si t'avais un mot de la fin pour les gens qui nous Ă©coutent, qui ont des enfants et peut ĂȘtre avec qui c'est difficile, qu'est ce que tu leur dirais ?

Mais dĂ©jĂ  faire avec le cƓur, avec ce qu'on ressent nous mĂȘmes, parce qu'il y a que nous conseiller vraiment. Ce qui est bien pour nos enfants Écouter les autres, mais faire Ă©couter les autres. Prendre ce qui est, ce qui nous va pour nous.

Ce qui résonne. S'écouter est en train de s'écouter.

Et souvent les autres, ils nous font des remarques sur l'éducation. Ben si ça nous fait du mal, on laisse de cÎté ce qui pourrait nous apporter quelque chose. En faut trier mais pas tout prendre et puis bien accepter qu'on fait des erreurs. Et puis on apprend de nos erreurs. Mmmm. Puis bang second. Plusieurs enfants, c'est bien ça ? Au dernier, ils sont top, ils sont top !

Merci beaucoup.

Merci Jean et.

À bientĂŽt peut ĂȘtre. ParentalitĂ© au PrĂ©sent est un espace oĂč la parole se libĂšre et les cƓurs s'ouvrent. Rendez vous sur ParentalitĂ© au PrĂ©sent com et retrouvez vous dans un des nombreux Ă©pisodes disponibles. Restez en lien en rejoignant les AbonnĂ©s contributeurs et participer aux discussions mensuelles oĂč nous Ă©changeons autour des divers thĂšmes abordĂ©s avec mes invitĂ©s. Merci pour votre Ă©coute. Je me rĂ©jouis de vous retrouver la semaine prochaine.