Découvrez le parcours inspirant de Marie, de la révolte à la rédemption, alors qu'elle explore son passé pour mieux comprendre son rôle de mère. Une conversation intime sur l'amour, la communication et la transformation.


Résumé de l'épisode:

Dans cet épisode captivant de Parentalité au Présent, nous sommes transportés au cœur d'une histoire de vie singulière, racontée par Marie, une mère qui partage son parcours, ses réflexions et ses découvertes tout au long de sa route vers la parentalité. Alors qu'elle dévoile les moments marquants de son cheminement, nous explorons sa relation avec ses parents, les défis qu'elle a surmontés et comment ces expériences ont façonné la manière dont elle élève ses propres enfants aujourd'hui.

Un Passé Complex:

Marie dévoile dès le départ qu'elle n'avait jamais eu l'intention de devenir mère. Son récit commence par la révélation que c'était le père de ses enfants qui souhaitait ardemment fonder une famille, alors qu'elle hésitait. Les traces de son passé familial l'avaient conduite à craindre la maternité, craignant de reproduire des schémas qu'elle souhaitait éviter. Les peurs profondément enracinées, les attentes parentales et les préoccupations pour la répétition des erreurs de sa propre mère ont créé un bouillonnement complexe d'émotions.

La Grossesse:

Marie partage son expérience de sa première grossesse, révélant les sentiments contradictoires qu'elle a ressentis. Elle décrit les quatre premiers mois de nausées comme une épreuve et admet que sa vision de la grossesse était loin du rêve idyllique que la société présente souvent. Elle exprime une déconnexion avec son propre corps pendant cette période et révèle que ce n'était qu'un début dans son voyage vers la compréhension de la maternité.

Un Voyage de Réflexion:

L'hôte, Janick Biselx-Menétrey, médiateur familial, guide habilement la conversation vers les relations familiales et comment elles ont influencé la manière dont Marie aborde maintenant la parentalité. Marie partage comment elle a lutté pour affirmer sa personnalité dans une famille où elle a souvent ressenti des attentes pesantes. Elle relate comment elle a ressenti le besoin de se rebeller pour se trouver elle-même et comment cette révolte a été un point de départ pour sa quête d'identité.

Réconciliation Générationnelle:

Au fil du temps, Marie a entrepris un voyage émotionnel complexe vers la compréhension de sa propre enfance, de ses parents et de sa relation avec eux. Elle explique comment elle a commencé à dialoguer avec eux, comment les années ont adouci les tensions et comment elle a compris que ses parents étaient aussi des individus ayant leur propre histoire et leurs propres luttes. Ce voyage a été révélateur, permettant à Marie de créer un lien plus fort avec eux et de construire des relations plus positives.

Parentalité Transformée:

Devenir mère a permis à Marie de voir la parentalité sous un nouvel angle. Elle exprime comment son propre parcours a renforcé sa capacité à communiquer avec ses enfants, à reconnaître et à comprendre leurs émotions, tout en leur offrant un environnement plus ouvert. Elle partage comment ses expériences passées l'ont amenée à reconnaître l'importance de la communication et à offrir à ses enfants la liberté d'exprimer leurs émotions.

Conclusion:

L'épisode se termine avec un message de réconciliation, de transformation et d'évolution. Marie a traversé des montagnes émotionnelles pour arriver là où elle est aujourd'hui en tant que mère aimante et compréhensive. Son voyage de l'incertitude à la compréhension a été un processus de rédemption et de guérison pour elle-même, ses parents et ses enfants. Cette histoire rappelle que la parentalité est un voyage continu de découverte personnelle, de connexion intergénérationnelle et de croissance profonde.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposé tous les dimanches matins à 7h (une semaine sur deux gratuitement), il bâtit un espace où les cœurs s’ouvrent, les chemins de vie se déroulent et la simplicité enveloppe à son écoute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: parentalité, révolte, rédemption, amour, communication, transformation, parcours, podcast, famille, relations, introspection, émotions, maternité, histoire de vie

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[Texte généré automatiquement]


Je ne voulais pas être mère. Toi, tu ne.


Voulais pas être mère ?


Non. C'est leur père qui assistait. C'était au point où on s'est séparé parce qu'il m'a dit maintenant... Lui, il est plus âge, il avait 35, moi j'avais 30, maintenant je veux des enfants. Et puis moi, je disais « Ouais, un jour ». C'était pas « Non », mais c'était pas « Oui non plus ». Je crois que j'avais peur vu que j'avais ce schéma avec mes parents. Moi, je me disais « C'est pas possible, je veux pas être comme ma mère ». C'était la peur qui me... Et d'ailleurs, je me disais « Je veux pas une fille, je veux pas une fille ». J'ai eu deux garçons. Mais voilà, je pense que c'était la peur qui me guidait et donc je voulais pas être mère. Et donc au début, ma première grossesse, c'était horrible. Tout le monde me disait « C'est merveilleux, tu es enceinte ». Et moi, je me sentais tellement mal. Les quatre premiers mois, j'avais que la nausée. Je voulais être cash, mais j'avais l'impression d'avoir un alien à l'intérieur que je n'acceptais pas. Je crois que je n'étais pas prête. La grossesse, pour moi, ça a été un chemin vraiment incroyable.


Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui, « Parentalité au présent », un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. Bonjour Marie, merci d'avoir accepté cette invitation pour venir discuter autour d'un thé avec moi. Au fil des années, c'est vrai que je me suis rendue compte que toutes les personnes qui arrivent dans mon bureau et qui me racontent leurs histoires, il y a vraiment parfois, je me retrouve complètement dans l'histoire des gens. Et là, je me suis rendue compte que ça fait tellement du bien, finalement, de se sentir en unité, de se sentir moins seule par rapport aux événements qu'on peut vivre et que finalement, les réseaux sociaux, ils ont tendance à ne mettre en lumière que le positif ou que ce qui va bien ou que la face superficielle des personnes, de leur histoire. Finalement, les gens qui se racontent, qui se révèlent, qui ouvrent leurs cœurs autour de ma table, qu'ils soient seuls ou en couple, je me rends compte que la parole libère et ça fait tellement du bien. Moi, ça me permet tellement d'avancer parce que d'entendre entendre ce que les gens me disent, de voir l'écho que ça a en moi, ça me fait faire des prises de conscience encore plus fortes.


C'est ça aujourd'hui que j'ai envie de partager avec un plus grand nombre, pour que les gens qui se sentent seuls dans leur histoire peut- être, se reconnaissent finalement dans ton histoire, dans ce que tu as pu vivre, dans ton singulier. Les histoires de vie sont singulières, mais finalement, elles peuvent devenir plurielles et puis, je crois que la vie, en fait, elle est là pour ça. La vie, elle est là pour nous enseigner, pour que nous apprenions à tirer tout le positif que l'on puisse tirer de tous les événements qui nous arrivent au quotidien. Et depuis notre enfance, en fait. Et moi, j'adore le lien. Quel est le lien que tu entretiens avec eux ou que tu as entretenu ? C'est quoi ce que c'est, ce temps d'enfance, finalement ? Qu'est- ce que tu peux tirer de l'histoire de ton enfance aujourd'hui ?


Le lien que j'ai au présent avec eux, je dirais que c'est quand même un lien assez fort, bien qu'ils habitent loin, puisqu'ils s'habillent t à 800 kilomètres, donc je ne les vois pas tous les jours. Pour moi, c'est une situation qui me convient. C'est bien, je dirais, parce que justement, quand on se voit, on se voit pour des moments vrais, pleins, remplis. Et puis, comme on n'a pas l'opportunité de se voir souvent. Et puis, c'est aussi le résultat d'un long cheminement, parce qu'aujourd'hui, je dirais que j'ai une relation apaisée avec eux, même si je dis apaisée, c'est que ça n'a pas toujours été très serein. Maintenant, avec le recul, je me rends compte que j'ai un caractère assez peut- être combatif ou énergique et que je le dois... Aujourd'hui, je le vois de manière positive. Je le dois à la relation que j'ai tissée avec eux au fil du temps, parce que c'était une relation, je dirais, en tout cas, assez difficile, assez dans le combat, dans la lutte pour m'affirmer, parce que je crois que j'étais une personnalité... Déjà, j'étais l'aînée, donc j'ai l'impression qu'ils avaient mis beaucoup de temps et beaucoup de... Je ne dis pas d'espoir, mais en tout cas d'ambition, beaucoup de projections.


Dans mon histoire familiale aussi, non seulement j'étais l'aînée, mais je suis née deux semaines après le décès de mon grand- père maternel. Et ma grand- mère paternelle est décédée quand mon papa était tout petit. Donc il y a cette histoire aussi d'enfants-là. Pour eux, créer cette famille, c'était un peu l'ambition de leur vie, ils le disent toujours aujourd'hui, filles. Pour eux, ils se sont mis ensemble pour créer une famille et la valeur fondamentale, c'était la famille. Ils avaient projeté des tas de choses. Je pense qu'on fait tous quand on est parent, des tas d'idéaux dont j'ai été la première dépositaire, je dirais. Et oui, comme on disait tout à l'heure en rigolant qu'on me demande de me présenter, déjà, j'ai sept prénoms, sauf celui de tous mes grands- parents. Donc du coup, je pense que c'est pareil. C'est un signe dont j'ai pris conscience plus tard, mais qui fait que je pense, on m'a assigné une place. J'avais un rôle à jouer, une mission quelque part, dont j'ai pris conscience que beaucoup plus tard, mais qui, finalement, avait des conséquences sur la manière dont ils me voyaient, sur ce qu'on attendait de moi. Et donc jusqu'à l'adolescence, j'ai joué parfaitement le rôle qu'on attendait de moi.


Je pense que j'étais la petite fille bien que j'étais un garçon manqué, bien que... Je pense que j'essayais quand même déjà d'affirmer une certaine personnalité avec une mère très féminine. Moi, j'étais assez... Oui, voilà, garçon manqué, très sportive, très sociable, alors que mes parents sont plutôt solitaires. Donc déjà ça, ça s'est plus ou moins bien passé. J'étais bonne élève, donc je faisais, je disais j'avais l'impression que maintenant, avec le recul, que je faisais ce qu'il fallait pour qu'on me foute la paix. En tout cas que j'avais compris la mission qu'on attendait de moi et que je la remplissais. Puis à l'adolescence, ça s'est vraiment gâté parce que je ne sais pas exactement pour quelles raisons. J'imagine que c'est le processus de l'adolescence qui fait ça. Moi, ça s'est surtout manifesté à travers la religion parce que mes parents sont très catholiques, très croyants. Mon père, papa, catéchiste, donc j'étais enfant de chœur. Voilà, je faisais vraiment ce qu'on attendait de moi. En fait, je pense que je ne me suis plus du tout reconnue dans cette obligation de devoir aller à l'église, dans ce dogmatisme qu'il y avait au quotidien, c'est- à- dire que dans mes relations humaines, notamment dans mes relations avec les garçons, dans une sexualité naissante où c'était impossible d'en discuter à la avec ma mère, c'était que des interdits ou des mises en garde.


Là, je pense que je n'avais pas du tout eu les réponses dont j'aurais eu besoin. C'est à partir de là où je pense que ce côté probablement rebelle qui sommeillait ou en tout cas cette opposition que j'ai eue ou cette absence d'écoute, de dialogue, parce que chez mes parents, on était à table, c'était les parents qui parlaient et puis on écoutait. Je pense que mon besoin de communication, de sociabilité a pas été a vraiment souffert à l'adolescence. Du coup, je suis partie en révolte, une révolte assez...


T'avais quel âge à cette époque-là ?


Je devais être en troisième du cycle.


Aussi jeune, non ? Quatorze, quinze ans ? Quatorze, quinze ans ?


Ça s'est passé en été. Je suis partie en coulo, je sais pas quoi, en cours de vacances et j'ai remarqué à quel point les autres étaient libres, à quel point il y avait moins d'interdits, moins de tabous sur plein de choses. Je me souviens que c'était, je crois, en premier été où j'avais mes règles, on devait faire du kayak. Des histoires un peu de jeunes filles à la puberté où je n'avais pas du tout de réponse de ma mère. C'est là où je me suis rendue compte que les autres avaient d'autres relations avec leurs mères, avec d'autres discussions. Je me suis aussi naturellement tournée vers des amis. C'est là, je pense que gentiment, je me suis rendue compte qu'il y avait une liberté hors du cercle familial. Comme mes parents avaient très peu d'amis, on était toujours en famille, mais au sens large du terme. Les grands- parents, les oncles et tantes, mais ils avaient très peu d'amis. Je crois que je me suis rendue compte qu'il y avait une vie à côté et que c'était possible de tisser des liens et que cette soif de communication, je pouvais la suivre avec les gens que je choisissais.


Ça a commencé comme ça. Je me suis rendue compte que je pouvais choisir mon mode de vie et que je pouvais choisir les gens avec qui j'étais en relation et que ce n'était pas que des interdits, que je n'ai pas de vie ou que des règles, que des dogmas à respecter, que la vie, ce n'était pas une obligation. C'était aussi une joie, une liberté. Alors que maintenant, avec le recul, je n'ai pas l'impression que le but de mes parents, c'était de créer une famille, mais c'était fait surtout effectivement de règles et qu'il n'y avait pas forcément de joie ou de... C'était un modèle. Oui, voilà, c'était ça. Il fallait rentrer, il y avait une mission à accomplir qui était de faire une famille. Et puis une famille, c'est les enfants qui respectent les parents, c'est aller à l'église. C'est quelque chose de très traditionnel. Donc, j'avais l'impression qu'il y avait beaucoup de joie ou beaucoup de spontanéité, en tout cas, dans nos relations. Et puis en plus, je pense que j'étais la plus spontanée, la plus énervée, la plus nergique des trois enfants. Ma sœur cadette, elle avait plus de soucis aussi relationnels. Maintenant, avec le recul, je pense qu'elle était au potentiel et qu'elle n'a pas du tout été diagnostiquée.


Elle posait beaucoup de problèmes à mes parents, sans qu'ils aient les ressources pour avoir les réponses. C'était une enfance, je dirais, peut- être pas très spontanée, pas avec l'esprit très libre, avec beaucoup d'obligations et donc du coup, à l'adolescence, je me suis rendue compte que non, un autre monde était possible. C'est là où ça a commencé à être compliqué avec mes parents puisque j'étais dans la confrontation, j'étais dans la recherche de réponses que je n'avais pas. C'est parti assez vite en conflit, en confrontation, en opposition. C'était une recherche de moi- même et vu qu'ils me donnaient pas des clés, je les ai cherchées ailleurs et eux, ils l'ont assez vite mal pris parce qu'ils comprenaient pas pourquoi je m'éloignais d'eux et pourquoi je voulais sortir de ces schémas. Je dirais que de cet âge, on va dire 15 ans jusqu'à mes 30 ans, c'est l'âge où j'ai été mère, je me suis cherchée et construit. J'ai l'impression maintenant, avec le recul, que j'ai passé 40 ans, j'ai les 20 premières années, j'ai essayé de me conformer au moule dans lequel... Je sais pas, le modèle dans lequel on m'avait assignée, gagné. Et puis les vins suivantes, j'ai essayé de déconstruire.


De déconstruire ça, ça ne veut pas dire que j'ai tout rejeté, puisque ce que je disais au début, c'est que maintenant mes relations avec eux, elles sont apaisées. Mais voilà, les 20 suivantes, j'ai dé tricoté pour retricoter autre chose.


Pour te retrouver pour aller connecter à qui vraiment tu es en profondeur.


Ça s'est passé par des années d'abord, on va dire de 15 à 20 ans, des années de conflit assez ouverts où j'insultais mes parents. Maintenant, avec le recul, je ne suis pas très fière, mais oui, j'ai insulté mes parents. Je partais en claquant la porte.


C'était ton moyen ? Oui. C'était le seul moyen que tu avais pour.


Arriver.


À sortir de ce cadre, ce schéma ?


J'avais l'impression que je n'avais pas d'autre outil. J'étais en colère. Je tapais dans les murs à un coup de poing. J'étais en colère. De 15 à 20 ans, j'étais très en colère.


Aujourd'hui, en étant mère, quel parallèle tu peux faire avec cette histoire que tu as vécue et par rapport au quotidien avec les enfants et.


Ces années ? Depuis que je suis mère, déjà, je m'aperçois, je pense comme tous les parents, c'est qu'on a des grands principes avant d'être parents. Évidemment, l'enfant, pour peu qu'on se donne la peine de se poser et de se regarder en face aussi, c'est- à- dire que l'enfant, il est comme il est. Il naît avec sa personnalité et du coup, oui, on a projeté plein de choses comme toujours, mais en fait, si on veut être juste, on doit le prendre tel qu'il est, c'est- à- dire pas tel qu'on voudrait qu'il soit ou tel que nos ambitions, nos rêves ou je ne sais pas. Et donc, du coup, je crois que ça, si dès le départ, on accepte de faire ce cheminement- là, c'est de loin pas toujours facile, parce que des fois, quand on est dans le guidon, quand on est en colère, quand on est débordé de boulot ou que sais-je, on n'arrive pas à le faire. Mais je pense que ce qui « sauve » la relation, c'est arriver à se poser et se dire « Mais qui est cet enfant que j'ai face à moi ? C'est quoi sa personnalité ? C'est quoi ses points forts, ses points faibles, ses besoins ?


Pourquoi est- ce qu'il exprime surtout que « J'en ai deux dont l'aîné a longtemps été en colère et très ouais, il est très sensible, donc du coup, très à fleur de peau et très réactif sur les injustices, etc. Et donc, quand au bout d'un moment, on se rend compte qu' on est dans une impasse, qu'on est confronté à des émotions, on est obligé de se poser, de se dire « Moi, en tant qu'adulte, comment je peux accueillir ces émotions, pas pour ce qu'elles sont à première vue, pas comme juste épidermique, on va dire ? » Parce qu'effectivement, un enfant qui crie, moi, je ne sais pas, il criait, il se roulait par terre. On me disait « C'est la crise des deux ans. » Oui, mais il y en avait quatre après. C'est la crise des deux ans, il y en avait six. Et donc voilà, un enfant qui se roule par terre en hurlant, qu'est- ce que je fais ? Je ne peux pas l'empoigner et le coller dans son lit. Ça ne marchera pas. » Du coup, c'est toujours revenir à « Pourquoi est-ce qu'il fait ça ? » Moi, en fait, je me suis rendue compte que souvent, quand ils étaient en colère, les deux, ils avaient peur, en fait.


Ils ont dû être rassurés. Voilà. Et du coup, c'est se reconnecter à qui j'étais, moi, quand j'étais petite, quand j'étais très en colère, et pourquoi j'étais en colère, moi. Certainement parce que je n'étais pas comprise et que c'était la seule manière de communiquer, parce qu'en face, il n'y avait pas de dialogue possible. Maintenant, quand mes enfants sont en colère, j'essaye. Je n'y arrive pas toujours, loin de là, mais j'essaye de me dire « Mais pourquoi est-ce qu'il est en colère ? Qu'est-ce qu'il n'arrive pas à exprimer ? » Oui, dans la communication avant tout. Surtout, moi, je dirais, ce qui sauve les relations, c'est leur apprendre à exprimer leurs émotions, à mettre des mots, leur faire identifier leurs émotions. Et puis, une fois qu'ils ont identifié leurs émotions, ils arrivent à expliquer la raison de ces émotions.


Finalement, c'est tout le travail que tu as fait entre 20 et 30 ans et qui continue encore maintenant. Ça a été de la mort, ça a été du moment où tu as pu dire « Stop » à tes parents et « Qui je suis et qui j'ai envie d'être ? Qu'est-ce que j'ai envie de faire ? » C'est ça aujourd'hui qui te permet d'être celle que tu es aujourd'hui et d'avoir ce lien et cette relation que tu as avec tes enfants.


Oui, mais je dirais que ce n'est pas que moi. Je suis justement, c'est grâce à eux aussi. Parce qu'en fait, eux, ils ont accepté au bout d'un moment. Je me suis calmée. Je suis partie vivre loin aussi. Je pense que ça, ça a aidé, ça a mis de la distance. Tu penses de tes parents là-bas ? Oui, c'est grâce à eux aussi que j'ai pu faire ça. C'est grâce à tes parents ? Pardon, oui. C'est grâce à mes parents que j'ai pu faire ce travail avec mes enfants. Parce qu'en fait, à partir du moment où je suis partie vivre ma vie aussi et puis que je me suis éloignée, j'ai quitté cette colère. Je me suis rendue compte qu'il fallait effectivement que je parle avec eux et que vu qu'ils n'en étaient pas capables, ça ne viendrait pas d'eux, que soit je devais être dans la résilience et dans la discussion avec eux, soit rien ne serait possible. Et puis ça aussi, finalement, souvent, quand je réfléchis à la vie, je me dis que c'est souvent des contre- exemples qui nous font avancer. Parce que le contre- exemple, c'est ma sœur cadette qui ne leur a jamais pardonné.


Elle a subi un peu... Même chez ma famille, il y a... Et puis pour elle, c'est une blessure indépassable. Donc elle, elle a choisi de rompre avec eux parce qu'elle estimait que c'était pas rattrapable, les relations. Je me suis dit « Je veux pas de ça. C'est pas des monstres, mes parents. Je pense qu'ils ont agi par amour, même si ils étaient pas maltraitants. Ils étaient juste dans un schéma verrouillé. Et quand j'ai vu que ma sœur, elle rompait avec eux, je me suis dit « Non, finalement, je veux pas ça. Il faut que je trouve un autre chemin. » Et grâce à ça, j'ai été vers eux. Et puis eux, ils ont eu cette force aussi de se remettre en question, de dialoguer, peut- être aussi parce qu'on s'était éloigné. Donc voilà, chacun avait pris un peu de recul. Et je dirais qu'en 25 et 30 ans, j'ai beaucoup parlé avec eux, surtout avec mon père, paradoxalement. Je pensais que ça ne pourrait pas le faire que c'était lui le plus verrouillé, le plus cuirassé. Mais en fait, je pense que comme il avait souffert, justement, de ne pas avoir sa mère, etc, il se rendait compte qu'il ne pouvait pas prolonger cette histoire familiale complètement dysfonctionnelle.


Et il a accepté de faire un gros chemin, honnêtement, à tel point qu'à notre mariage, quand on s'est marié avec le père de mes enfants, il a fait un de ses discours, la moitié de l'église était en pleurs. Ça venait du cœur.


Oui, vraiment.


Et du coup, grâce à ça aussi, je pense que ce cheminement- là, ça m'a permis, moi, de mieux incarner mon rôle de mère, parce que vu que j'ai compris qu'on avait le droit à l'erreur, qu'on avait le droit à la rédemption aussi, au pardon. Ça veut dire que quand je me trompe avec mes enfants comme tout parent, je m'excuse et puis je me dis que c'est raté, ce n'est pas inéluctable. Ça nous permet aussi d'avancer et de nous réajuster. Oui, tout ça, c'est grâce au dialogue, comme on pourrait dire si on veut utiliser un grand mot, intergénérationnel. C'est ce lien qu'on crée avec ceux qui sont avant nous et ceux qui sont après nous. C'est que moi, je me sens un peu comme... Comme un pont ? Oui, comme un pont, comme une passeuse entre... Et puis aussi, j'ai pris conscience que de nouveau, les traumatismes de mes parents, ils ne les avaient peut- être pas pris suffisamment en considération, ils n'avaient pas vu- Ils.


N'avaient pas forcément...


Ils n'ont pas eu l'opportunité. Oui, et puis c'était peut- être des générations ou des contextes familiaux ou que sais-je qui faisaient qu'on ne discutait pas de ça. Donc c'était marche ou crève. Ça allait aller, quoi qu'il arrive. Et donc du coup, le fait aussi de moins d'accepter ce dialogue, ça a permis à eux- mêmes de guérir certaines choses. Maintenant, ils ont été des parents difficiles, mais d'ailleurs, ils l'admettent. Par contre, ils sont des grands parents formidables sur qui je me repose beaucoup et avec mes enfants, ils tissent des relations aussi incroyables, bien que de loin ils soient loin. Ça, ça aide aussi de voir qu'il y a autre chose qui est possible, qu'ils sont pas figés dans un schéma où c'est pas parce qu'ils ont été des parents... Ouais, avec le recul, j'ai l'impression un peu perdue, en fait.


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Ils avaient juste des obligations et ils ne se rendaient pas compte que ça pouvait être juste que d'être parents, c'est juste de l'amour qui s'exprime. Que c'est d'abord ça, c'est de l'amour, des émotions qui s'expriment et eux, ils étaient coupés de ça. Ils n'étaient que dans l'obligation.


Oui, finalement, comment exprimer quand on t'a jamais donné.


L'occasion.


D'exprimer ?


Du coup, maintenant, ils arrivent à le faire avec leurs petits enfants. P our eux, c'est aussi un... Un baume. Oui, voilà, c'est ça. C'est une manière de se rendre compte qu'ils ont avancé eux aussi dans leur cheminement personnel. C'est beau.


Si ça.


Passe aussi. Oui, clairement.


Magnifique.


Voilà.


Je pense que c'est ce que t'as... Avant, quand tu me disais... J'ai cru que tu causais de tes enfants. Je n'avais pas compris que tu parlais de tes parents quand tu disais... Je ne me rappelle plus maintenant.


Mais- Qu'ils m'ont aidée ?


Oui, qu'ils t'ont aidée. Oui, c'est ça, qu'ils t'ont aidée, parce que je pense aussi que le fait de devenir mère, ça...


Ça ouvre une autre direction de toi- même en fait. C'est ça, quand je réfléchis à... Je peux le dire comme ça, je ne voulais pas être mère. Toi, tu ne.


Voulais pas être mère ?


Non. C'est leur père qui assistait. C'était au point où on s'est séparés, parce qu'il m'a dit maintenant lui, il est plus âgé. Il avait 35, moi j'avais 30. Maintenant, je veux des enfants. Et puis moi, je disais « Ouais, un jour ». Ce n'était pas « Non », mais ce n'était pas « Oui non plus ». Je crois que j'avais peur vu que j'avais ce schéma avec mes parents. Moi, je me disais « Ce n'est pas possible, je ne veux pas être comme ma mère ». Donc, c'était la peur qui me... Et d'ailleurs, je me disais « Je veux pas une fille, je veux pas une fille ». J'ai eu deux garçons. Mais voilà, je pense que c'était la peur qui me guidait et donc je voulais pas être mère. Au début, ma première grossesse, c'était horrible. Tout le monde me disait « C'est merveilleux, tu es enceinte ». Et moi, je me sentais tellement mal. Les quatre premiers mois, j'avais que la nausée. J'avais l'impression d'avoir... Je vais pas être cash, mais j'avais l'impression d'avoir un alien à l'intérieur que j'acceptais pas. Je crois que j'étais pas prête. Donc du coup, déjà, la grossesse, pour moi, ça a été un cheminement incroyable, vraiment, où j'ai dû me réapproprier aussi.


Je suis tombée enceinte beaucoup plus vite que ce que j'imaginais. Parce que quand leur père m'a mis au pied du mur en disant « Moi, je veux des enfants », je me suis dit « Est-ce que je suis prête à risquer une relation ? » pour mes peurs. J'ai dit « De toute façon, je crois qu'on est jamais prêts à être parents, donc allons- y. » Et puis, le mois d'après, j'ai été enceinte. Du coup, je m'étais dit « J'ai quelques mois pour revenir ». Du coup, je crois que je n'avais pas fait ce cheminement où « C'est bon, je suis prête à être mère ». J'ai été mère... Oui, j'étais une mère en devenir, comment j'allais faire ? Et puis, la grossesse, pour moi, ça a été un vrai aussi... Sacerdice. Un vrai cheminement. Oui. Et aussi parce que je voulais accoucher naturellement, en maison de naissance, sans péridurale. Donc, ça a été une préparation physique et mentale. Vraiment. Et puis, ça m'a aussi... Je me suis réapproprié mon corps dans le sens où, comme je faisais toujours beaucoup de sport, je crois que j'étais assez coupée avec ce côté animal, on va dire, mamma ffaire.


Du coup, je me suis dit « Non, je veux pas à l'été ». Et du coup, oui, au début, la grossesse, je le vis vraiment. Je le dis, ça peut peut- être choquer, mais comme si j'avais un alien en moi, comme si j'avais un truc qui faisait pas partie de moi. Je me disais « C'est quoi cette chose ? Mon corps, il se transforme ? » J'avais beaucoup de nausées, j'étais pas bien et dans ma tête, c'était vraiment dur. Je me disais « Je vais jamais y arriver, c'est pas possible. Mon corps, il va se déformer. Je vais devoir accoucher, je vais devoir allaiter. Je vais pas y arriver. » Il était là, fallait que je passe avec. J'ai dû faire tout ce travail d'appropriation.


Une fois qu'il est arrivé seulement.


Ou bien ça s'est décanté ? Non, pendant la grossesse, quand il a commencé à bouger, je pense que là, ça a été vraiment... Il n'y avait plus de nausées, donc je pense que les mois de grossesse, quatre, six mois, sept mois, c'est les beaux mois où on se sent bien. Là, les hormones, elles ont fait leur travail. Je me disais « Finalement, ce n'est pas si mal. » J'ai fait un gros travail sur moi jusqu'à l'accouchement. Et puis, l'accouchement, j'ai eu beaucoup de chance. Il a été incroyable. Pour moi, les deux fois, c'était presque mystique. C'était une expérience formidable qui m'a fait... J'ai la pression de me relier à Candide, Gaïa, La Terre mère et tout ça. On a toujours l'impression que c'est un peu du blabla, mais moi, j'ai l'impression d'avoir vécu dans mon corps- Cette reliance. Oui. Après, il y a aussi, ça peut peut- être paraître anecdotique, mais je crois que pour moi, c'était pas innocent de ne pas vouloir accoucher à l'hôpital en position couchée. Pour moi, c'était juste pas possible, pas envisageable. Je voulais accoucher le plus naturellement possible et j'ai accouché debout les deux fois. C'est comme si j'avais un ancrage.


L'image qui me vient, c'est comme si j'étais un arbre, que j'étais mes racines bien ancrées et puis qui se passait un truc. Je l'ai vraiment vécu, en tout cas, le deuxième accouchement, comme si... C'est difficile de mettre les mots là- dessus, mais comme si j'étais reliée à toutes les générations avant moi, comme si il y a un truc qui passait à travers moi et comme si il y avait une énergie... C'est des mots peut- être, mais cosmique qui me reliait au reste. Mes accouchements, ça a été ça, vraiment, les deux fois. Q uand il y a ce truc magique qui se produit, après, on se dit « Mais être mère, c'est une force. Je suis forte, je suis puissante. » C'est une grâce. Et du coup... Toutes les pores après, je le... Non, oui, se sont envolées, peut- être pas toutes, mais en tout cas se dire « Si je suis capable de faire ce cheminement- là, d'accoucher comme ça, de ressentir ça... » Après, tout le reste a suivi. L'allaitement, je l'ai allaité sans problème. Même pendant un an, les deux fois. Je crois que ça, cette force- là, chaque fois qu' aujourd'hui, même le grand, il va avoir 13 ans, quand ça va pas, je dois me relier à ça.


Je me dis « C'était ça être mère. » Oublie la colère, oublie ce qui ne va pas. Souviens- toi de ce qui s'est passé là. C'est le cœur des choses, c'est l'essence même des choses. C'est là que s'est passée la reliance entre vous et c'est à ça que j'essaye de me reconnecter. C'est cette appropriation- là avec la nature même. Je crois que la maternité, elle m'a apporté ça aussi, me reconnecter avec la nature, avec un grand N, au sens large du terme, avec ce côté « je.


Transmets ». La nature humaine et de la nature de Marie ?


Oui, finalement. Peut- être, oui. C'est peut- être pas pour elle que je m'appelle Marie, mais il y a ce côté- là. Et puis aussi cette obligation d'être confrontée à la mort, parce que quand on donne la vie, on met au monde un être mortel. C'est accepter ça. C'est accepter sa propre mort aussi. Ça veut dire qu' un jour, moi aussi, je vais mourir, mais que je vais continuer à travers eux. Ça veut pas dire que la mort me fait plus peur, mais en tout cas, j'ai un rapport différent avec elle. Depuis que je suis mère, je dirais. Parce qu'il y a comme cette- Cette infinitude. Oui, cet infini. Alors qu'avant, quand t'as pas d'enfant, c'est ça ne veut pas dire que tu ne peux pas transmettre, parce que je pense qu'on peut s'incarner tout à fait sans être mère. Je pense que j'aurais pu vivre de manière épanouie sans être mère. Pour moi, c'est une certitude. On peut être épanouie sans être parent, sans être mère, mais en tout cas à titre personnel, c'est ça que ça m'a...


Moi, l'image que ça me donne, c'est que ça t'a changé d'axe. Ça t'a mis dans cet axe vertical alors qu'avant, t'étais plus dans un axe horizontal qui était plus axée sur ce qui se passe à l'extérieur et que ça t'a mis en reliance entre le.


Haut et le.


Bas, l'intérieur et l'extérieur, finalement, de ce que tu exprimes.


Oui, c'est tout à fait ça.


Magnifique. Je ne sais pas.


Mais oui, c'est magnifique d'être parent, en sachant que dans les deux sens du terme, parce que c'est une aventure. Ça, c'est surtout magnifique qu'on a l'impression d'avancer ensemble. Mais c'est loin d'être évident.


Moi, ce qu' avancer ensemble, ce n'est pas relié à ou déjà avancé tout seul, toi toute seule, comme tu le dis, t'as avancé toute seule par rapport à tes parents. C'est pas là et t'as dû... Finalement, c'est grâce à l'avancée que tu as eu personnelle que tu as pu créer un ensemble.


Oui, c'est ça.


Qui est magnifique. Ce singulier qui devient pluriel.


Oui, exactement ça. Se rendre compte qu'on fait partie d'un tout et l'accepter. Mais voilà, de nouveau, c'est des histoires personnelles. Je ne sais pas si c'est transposable, mais moi, je crois qu'effectivement, ce que je disais au début, tout ce qu'on m'a mis comme poids sur les épaules, je pense que c'était normal que je le renie d'abord, c'était trop lourd. Et puis après, c'était une fois que j'ai déblayé tout ça, c'est se dire comment je me réappropriie un certain nombre de choses, moi ? Qu'est-ce que je garde et qu'est-ce que je ne veux pas garder ? Parce que c'est trop lourd. Mais ça, c'est constant. C'est tout le temps qu'il faut requestionner ça.


Tout à fait. Mais je pense que le gros déblayage que tu as fait entre 20 et 30, 40 ans, qui a été vraiment de « Comment je sors finalement de ce clan ?


».


De « Ce qui m'est imposé, qu'est- ce que j'en fais ? Comment je le transforme ? Comment je me l'appropriie ? » C'est ce qui fait que t'as gardé les valeurs que tu choisissais de garder. E t ce qui est magnifique, c'est que tu as pu donner une image suffisamment rassurante à tes parents pour que tes parents soient preneurs aussi de ce que tu as pu leur refléter comme expérience, comme image. C'est super positif. On voit qu'on avance et finalement, nos enfants, ils vont faire la même chose. Ils vont garder.


Tout.


Ce que l'on peut leur souhaiter. En tout cas, c'est ce qu'ils gardent le meilleur pour eux, pour qu'ils puissent avancer, se construire et qu'ils arrivent à transformer et à laisser ce qui est obsolète, ce qui est et c'est comme ça que les générations, elles se bonifient.


De fois en fois. C'est ça qui est difficile, c'est d'accepter qu'ils mettent des choses de côté, je pense, en tant que parents, parce qu' on a envie de leur transmettre le meilleur et on se dit que ça, c'est le meilleur pour eux. Il faut juste accepter que non, c'est le meilleur pour nous, mais qu' eux, ils feront leur propre choix.


Quand même, ça rassure de voir nos enfants qui marchent dans les mêmes chemins que nous, alors que non.


Oui, c'est ça. Oui, c'est ça aussi, cette peur qui revient régulièrement et ce contre laquelle il faut lutter, c'est le choix qu'il fait là, mais non, non, c'est pas possible, c'est pas le bon. Et puis, si c'est le meilleur pour lui, c'est leur laisser accepter qu'eux savent ce qui est bon pour eux.


Oui, et.


Qu'ils arrivent de toute façon. En tout cas que nous, on doit les accompagner là- dedans. C'est lâcher prise, se dire « Oui, moi, je l'aurais pas fait comme ça. » ou en tant qu'adulte maintenant, soi- disant éclairé, « Je le ferais pas comme ça. » À ta place, je ferais pas comme ça, mais en même temps, je suis à ta place.


Finalement, de priver l'autre de cette expérience, c'est finalement peut- être le ralentir dans son évolution. Il y a une phrase que j'aime beaucoup, c'est la phrase de Marc Orel, « La qui dit « Merci de m'aider à accepter ce que je peux pas changer et puis merci de m'aider à accepter tout ce que je peux changer et vraiment d'avoir à aller dans le sens de cette acceptation, de changer ce qui peut l'être et d'accepter ce qui ne peut pas être changé, d'arriver à discerner les deux. Pour moi, c'est vraiment un socle qui est tellement porteur d'évolution.


Je souris, je rigole quand je t'entends dire ça, parce qu'en fait, maintenant, avec le recul, dans les trois ans d'enfant, vu que j'étais l'aînée, j'ai tout cassé. J'ai enfoncé les portes pas ouvertes, là, pour le coup. Maintenant, avec le recul, je suis la plus cassée. C'est ça qui est rigolo, ma mère, elle le dit maintenant, elle dit « Oui, sur le moment, c'était terrible. C'est toi qui as fait la plus grosse crise d'adolescence. » Ils craignaient le plus pour moi, vu comment j'évoluais. Ils me promettaient les pires-.


Les pires malheurs.


Et en fait, c'est moi qui suis- Qui est la plus stable ? Stable, je ne sais pas, mais en tout cas, oui, qui finalement, en apparence, est le schéma de vie le plus proche d'eux.


C'est intéressant ce que tu dis là.


Et puis même par rapport aux valeurs, en fait. Parce que oui, je ne vais plus à l'église, etc, mais je ne pense pas que j'ai renié les valeurs, c'est- à- dire les valeurs chrétiennes d'humanisme, de partage. C'est des valeurs que je transmets à mes enfants, même sans aller à l'église. Du coup, ça, c'est assez rigolo aussi, parce que c'était moi la plus révoltée, c'était moi qui rejetait tout en bloc. En tout cas, en apparence, c'est moi qui ai la vie la plus proche de la Laure, avec une cellule familiale assez stable alors que ma sœur, elle a son troisième mariage, que mon frère voyage à 35 ans et pas spécialement encore posé. C'est rigolo.


C'est très intéressant.


C'est ça aussi qu'on se dit, on est tout le temps un peu le nez dans le guidon. On ne voit que... On est que dans l'issier maintenant et si on part de côté ou en arrière, on se dit « Il faut juste laisser le temps aux choses » et que des fois, le cheminement, pour certains, il met plus de temps que pour d'autres et qu'en fait, on finit quand même par... Il faut faire confiance. Ça, mes parents, ils le disent aussi. Maintenant, c'est faire... Finalement, s'ils avaient su, ils auraient fait confiance et à la vie et à nous. Ils nous ont pas fait assez confiance. Ils le reconnaissent. Du coup, des fois avec les gamins, ça va pas, je me dis « Mais fais confiance ». C'est ça aussi, c'est en remettre à cette foi dans la vie de manière générale, qui est pas limitante comme celle de mes parents, qui est.


Plus ouverte. La foi que tu as en toi. Du coup, là, tu vas faire de la vie ton meilleur allié pour avancer. Merci beaucoup Marie France. De rien. C'était vraiment très agréable de passer ce temps en ta compagnie.


Merci à toi d'avoir écouté.


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