Face à l'épreuve, rappelons-nous que la lumière brille même dans les moments les plus sombres.


Résumé de l'épisode :

Dans cet épisode du podcast, nous avons le privilège d'entendre le témoignage de Géraldine, une fille aimante qui partage son parcours avec sa mère atteinte de démence. Son histoire est un exemple poignant de l'importance d'être présent et attentionné lorsqu'un parent traverse des difficultés de santé mentale.

Accepter la réalité de la démence :

Géraldine nous raconte comment sa mère réside dans un établissement pour personnes âgées et souffre de démence. Malgré les défis auxquels elles sont confrontées, Géraldine reste déterminée à être présente pour sa mère et à lui apporter le soutien dont elle a besoin. Elle souligne l'importance de ne pas brusquer sa mère et de l'accueillir dans l'instant présent, même si elle peut ne pas toujours la reconnaître.

Maintenir un lien affectif fort :

Malgré les difficultés de communication dues à la démence, Géraldine fait de son mieux pour maintenir un lien affectif fort avec sa mère. Elle lui rend visite régulièrement, lui apporte des petits présents et partage des moments de complicité. Elle fait preuve de patience et de compréhension face aux changements d'humeur et aux confusions de sa mère, cherchant toujours à l'égayer et à lui procurer du réconfort.

Le rôle de la famille dans les soins aux personnes atteintes de démence :

Géraldine souligne l'importance pour les membres de la famille d'être informés et impliqués dans les soins d'une personne atteinte de démence. Elle partage son expérience de recherche d'une alliance perdue de sa mère, mettant en évidence le besoin de communiquer avec le personnel de l'établissement et de prendre des décisions éclairées pour assurer le bien-être de sa mère.

L'importance des petits gestes d'attention :

Géraldine partage comment elle tente d'égayer les journées de sa mère en lui apportant des petits gâteaux et des douceurs qu'elle aime tant. Elle fait également preuve d'initiative en cherchant des solutions pour les problèmes dentaires de sa mère, adaptant les repas à ses besoins spécifiques. Ces petits gestes d'attention et d'amour font une grande différence dans le quotidien de sa mère.

Conclusion :

Le témoignage de Géraldine met en lumière l'importance d'être présent et attentionné envers un parent atteint de démence. Sa détermination à maintenir un lien affectif fort et à répondre aux besoins spécifiques de sa mère est inspirante. C'est un rappel précieux que même lorsque la communication devient difficile, l'amour, la patience et la compréhension peuvent être des guides essentiels dans le soutien aux personnes atteintes de démence.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposé tous les dimanches matins à 7h (une semaine sur deux gratuitement), il bâtit un espace où les cœurs s’ouvrent, les chemins de vie se déroulent et la simplicité enveloppe à son écoute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: maman ems, démence, accompagnement, proche aidante, pertes des facultés, besoin de plus de communication au sein ems, problèmes rencontrés dans la prise en charge des personnes âgées dans l'ems, perte du dentier, importance d'aller trouver maman en ems, difficultés de voir maman qui se dégrade, entrée au home, alzheimer, entrée en ems, culpabilité de mettre sa maman en ems, infection urinaire de la personne âgée, reconnaissance du travail du proche aidant, réagir plus vite du moment que la démence s'installe, épuisement du proche aidant, empathie, accueil de ce qui est, encourager la fraterie à aller trouver maman, importance de faire le point sur la situation de maman en ems, remettre du lien, de l'humanité au sein de l'ems, communication, demander de l'aide

Lire la transcription de l'Ă©pisode

[Texte généré automatiquement]


C'Ă©tait avec quoi comme impression au moment oĂą t'as dĂ» faire ce travail ?


De casser sa vie. C'est toute sa vie qui se cassait, mais comme à base qu'on laisse tomber. C'était très dur parce que moi qui suis saine d'esprit, je me mets à sa place. De plus pouvoir rentrer chez moi, c'est sa vie. Elle avait un chat. On a pris le chat, on a essayé, tout ça. Oui, ce n'est pas chose saine.


Bonjour. Je suis Janique Bizel Ménétré, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui, parentalité au présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière.


Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir GĂ©raldine GĂ©raldine.


Bonjour GĂ©raldine. Bonjour.


J'aime bien débuter cette conversation par la question « Quels liens entretiens tu aujourd'hui avec tes parents ?


» Aujourd'hui, j'ai un lien particulier avec ma maman. Ma maman est dans un home pour personnes âgées. Mon papa est décédé. Donc, ces personnes dans les homes, pour moi personnellement, elles ont besoin du moment où ils ont la possibilité d'être entourées par les membres de la famille. J'essaie de faire mon maximum pour pouvoir être le plus présente possible à ses côtés.


Ça veut dire quoi le plus présente possible à ses côtés cible à ses côtés ?


Pour moi, j'ai une vie privée. J'essaie de passer un maximum la voir, la stimuler, déjà voir si elle se sent bien, si tout se passe bien dans l'environnement où elle est, de pouvoir garder un contact comme si elle était à la maison. Maintenant, tout dépend de l'état de santé de la personne. Maman est atteinte de démence, donc ce n'est pas toujours facile. Il y a des paliers, il y a des étapes, il y a des moments où ça se passe très bien. Et ces moments de visite qu'on arrive à avoir en ce moment en temps de Covid, elles sont très importantes, mais très, très importantes pour elle, mais aussi pour moi.


Quand tu dis qu'elle est atteinte de démence, elle te reconnaît ?


Actuellement, des fois oui, des fois non, parce que dans la discussion, on discute, mais on a le masque. L'hiver, en plus, on a le masque, on a les bonnets, si on ne se dévêtille pas, on se dévêtille pas. Elle a peu de peine à reconnaître, mais on discute et puis elle me dit « Il faudra que je dise ça à Géraldine. » Alors moi, je descends un petit peu mon masque, puis je lui dis « Maman, c'est moi Géraldine. » Alors je pense qu'elle me mélange avec sa sœur. Ce n'est pas toujours facile, mais j'essaie de rentrer dans son jeu assez régulièrement. Elle dit qu'elle veut rentrer à la maison, puis je lui dis « Mais pour le moment, tu ne peux pas rentrer à la maison. » Je ne vais pas lui dire « Mais maman, tu n'as plus de maison. » J'essaie un peu de lui dire « Mais tu n'es pas bien ici, tu as tout ce qu'il faut, tu es dans un joli home. » On peut repartre sur autre chose. On ne peut pas dire que toutes les visites se ressemblent quand quelqu'un est à tata de démence. Vraiment. Un petit rial lui fera énormément plaisir, comme tout à coup, elle s'échappe ailleurs, on est en train de discuter de quelque chose, elle regarde une image, une photo, un écran, sa télé, et puis on n'est plus là.


Et ça, il faut apprendre, il faut comprendre. Je ne l'ai jamais jugée, je ne l'ai jamais pas rabaissée, mais je ne lui ai jamais fait des remarques et je crois que c'est une des seules « membres de la famille » qui arrive à tolérer la descente, parce que pour moi, c'est une descente de voir un membre de sa famille qui souffre de démence. J'essaie toujours de rentrer dans son jeu. Il y a des gens qui diront « Mais maman, mais ça, tu as déjà dit dix fois « Mais maman, tu me reconnais ? » Je suis qui ? »« Dis, je suis qui ? Pousser les gens à dire ce genre de choses, pour moi, c'est dur parce que je pense qu'elles se rencontrent. Enfin, il me semble qu'il y a des moments où elles se rendent compte que ça ne va pas bien. Oui, oui.


C'est un peu.


Brusqué, tu dis ? Oui, voilà. Moi, je trouve qu'il faut pas brusquer.


Toi, tu l'accueilles, c'est ça ? Voilà. Tu es dans l'accueil de ce qui est, dans l'instant T où tu.


Vas la trouver. Tout à fait, voilà. Je fais vraiment le maximum. Je sais qu'elle est très bijou. Elle aime tout ce qui est colis, tout ce qui est bagues, même des chichis, pas des choses de valeur. Et puis, j'ai vu tout de suite, il lui manquait une alliance. Elle savait plus ce qu'elle avait fait de son alliance. Du coup, dans un room, on fait quoi ? On cherche dans ses tiroirs, dans sa table de nuit. Plus d'Alliance. Je dis non, ça, c'est inquiétant, je dis maman. Je dis maman, je suis allée voir l' étage, la fermière et puis on m'a mentionné qu'effectivement, cette Alliance était dans le coffre à la réception. Parce que comme elle a énormément perdu de poids, l'Alliance ne tient plus. Mais moi, ça, j'estime que nous, les membres de la famille, il faudrait qu'on soit au courant. Ah ben oui. Que l'Alliance est quand même quelque chose d'important. Alors du coup, elle n'avait plus d'Alliance, elle n'avait plus de bijoux. Moi, je fouille dans mes babioles, puis j'ai des bijoux que je n'arrive plus à mettre, alors je lui apporte un collier, une chaînette, des bacs. Puis on voit qu'elle est toute heureuse, mais elle est aux anges.


Il faut faire des petits présents comme ça. Alors elle dit « Mais c'est toi qui m'a amenée ? » Je dis « Oui. » Elle ne se rappelle plus. Puis on parle là dessus. Il faut essayer d'égayer les journées. Elle est très friandise, très petit gâteau.


Tu lui amènes des gâteaux à chaque fois que tu.


Vas la trouver ? À chaque fois, j'essaie de lui amener des... Je crois qu'elle n'a jamais autant mangé pendant ce confinement. Tout ce qui est panettone, tout ce qui est mou, parce que malheureusement, elle a perdu son dentier du bas pendant le confinement.


Oh.


Là là ! C'est une sacrée histoire. Mais oui, mon Dieu, aucune de dentier. Et puis, le personnel nous fait part qu'il ne retrouve pas le dentier de ma maman.


Dis.


Donc.


Pas de dentiste disponible maintenant.


Voilà. Je dis, on ne va pas laisser maman comme ça quand même. Sans même l'esthétique et tout. Puis son confort à elle. J'ai fait des téléphones à plusieurs dentistes. Ce n'est pas chose simple. Oui, on peut se déplacer, mais vous savez, ce n'est pas anodin. Il faut la sortir, il faut prendre des empreintes. Et puis, elle a eu temps de trois ans, puis en plus, elle a atteint deux démences. Qu'est ce qui va lui arriver ? Elle ne va pas comprendre. Et si elle a enlevé son dentier, c'est qu'elle ne le supporte plus. Des fois, il faut respecter ça. Alors aussi, c'est un chemin à faire. Est ce qu'on fait ? Est ce qu'on ne fait pas ? Parce que nous, quand on doit prendre la décision.


Vous avez fait quoi alors, finalement ?


Finalement, on a laissé passer du temps et on a parlé avec elle. Elle a dit que ça allait très bien comme ça. On lui repose les questions. Elle dit que ça va très bien. Ils ont adapté la nourriture en fonction maintenant de est.


Ce qu'elle peut ĂŞtre un petit peu plus.


Complètement hachée ? Voilà, hachée, bouillie. Alors, on lui amène tout ce qui est doux. Elle est très gourmande et puis ça change les goûts du monde. Mais c'est important de pouvoir … Moi, je me bats un peu de pouvoir passer la voie. Je me bats un peu avec les membres de la famille.


Comment tu te bats avec les membres.


De la famille ? J'essaie de leur dire...


De les.


Stimuler, c'est ça ? Passer la voie plus souvent. Et puis je sais qu'ils comptent beaucoup sur moi parce que je suis la seule des quatre frères et sĹ“urs qui ne travaillent pas actuellement. Alors, ils se disent que j'ai la disponibilitĂ©. C'est vrai que j'ai la disponibilitĂ©, mais j'ai aussi ma vie Ă  cĂ´tĂ©. Et c'est vrai que si moi, je ne faisais pas ça, elles auraient les visites une fois par semaine de ma sĹ“ur. Ma sĹ“ur actuellement travaille Ă  100 %, on peut comprendre les horaires, ça ne joue pas. Donc, c'est une fois par semaine qu'elle peut passer, puis le reste de la semaine, si moi, j'essaie de ne pas passer, ces personnes âgĂ©es, ce n'est pas facile. Alors que j'essaie d'expliquer Ă  mes frères et sĹ“urs, passer plus souvent, on n'a pas tous la mĂŞme façon de voir les choses.


Peut être que c'est difficile aussi pour eux de voir un maman qui se dégrade.


C'est ça. Mon grand frère, il est là, on a une famille, je fais des vidéos. Et puis je fais passer sur le groupe famille pour qu'ils voient un peu comment est la maman et tout ça. Et puis un jour, mon frère devait venir en visite avec moi, mais deux jours avant, je lui fais passer la visite. La vidéo ? La vidéo, oui, la visite. Et puis, il a dit qu'il n'est pas en visite avec moi. Il m'a dit « Écoute, moi je veux garder un souvenir de maman comme elle était avant. Tu ne peux pas me faire passer des choses comme ça. » Pour moi, ce n'était pas dramatique. Pour moi, c'est maman comme elle est maintenant. Mais pour quelqu'un qui n'a pas vu depuis plusieurs mois, c'est vrai que ça peut déranger, choquer. Et il m'a dit « Franchement, je n'arrive pas à aller là. Il faut respecter ça.


Ça s'est passé comment la l'entrée au HOM. Comment ça s'est déroulé ? Parce que là, la tente te démonstre, c'est l'Alzheimer, tu as dit ? Voilà, oui.


Ça a commencé à dégringoler.


Alors, à la maison, chez elle, on allait systématiquement dîner une fois par semaine chez elle. Et puis on voyait que les repas laissaient grillé, les quantités, elles faisaient plus assez, elles l'oubliaient comme les dînait. Ça lui est arrivé qu'elle aille oublier, on disait « Oh, c'est pas grave, on va chercher un plat à emporter, on mange tous avec toi. » On s'est rendu compte de plusieurs choses. Au niveau des courses, elle achetait toujours la même chose ou elle n'est pas du tout en course. Beaucoup, beaucoup d'oublie. Alors on a instauré livraison des repas à domicile pour les faciliter. Elle cachait les repas, elle ne voulait pas manger. On a trouvé des repas moisis dans les armoires, mais des choses pas possibles. On a inséré le nettoyage aussi. On a tout fait même au début, mais il arrive un moment où on n'arrivait plus avec notre vie. Donc, des personnes qui venaient faire le ménage, livrer les repas, les infirmières aussi, prise de médicaments, parce qu'on a trouvé tous ces médicaments cachés dans les fauteuils, sous les coussins, incroyables. Et il a commencé à avoir des chutes. Donc, elle voulait allumer les plaques avec les briquets, plaques électriques, voilà, tout ça.


Et puis on a fait des examens, les médecins ont décidé qu'elle ne pouvait plus rester seule. Donc, ça faisait un moment qu'on lui en parlait, parce qu'elle était en jour, bien. Elle n'avait pas autant de démence que maintenant, mais elle ne voulait pas m'entendre parler. Pour elle, elle était bien, elle pouvait rester à la maison avec son chien. Et un jour, c'était le grand jour, on l'avait inscrite. C'était très dur parce qu'on a des mamans, on verrait, on va aller manger dehors, on va aller au restaurant. Donc ma sœur et moi, on est venu la chercher.


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Elle n'est plus jamais rentrée chez elle. Elle est partie de chez elle pour aller au restaurant manger avec ses filles. On est arrivés au Homme et on lui a présenté le Homme. On a dit « Maman, tu manges là aujourd'hui ? » Je ne me souviens plus si on est restés avec elle manger. Ça fait cinq ans, mais je ne crois pas. Puis on lui a expliqué, elle a été bien entourée. C'était très dur. Pendant trois mois, on était des pestes. On était des villaines filles. Vraiment, pendant trois mois, elle nous a fait la guerre. Elle ne voulait pas nous voir, elle ne voulait pas nous parler. Et après, petit à petit, elle s'est rendue compte qu'elle n'avait plus le choix. Mais sur le moment, ça a été très dur le cas, très, très dur.


Elle n'a pas essayé de partir.


De fuguer ? Non, elle a jamais essayé de fugu er.


Comment vous avez vécu ces trois mois.


Pour moi, personnellement, j'ai beaucoup culpabilisé. Je me suis dit je n'aurais pas dû faire comme ça. On était un peu conseillé du domaine médical, allemandes médicales. On ne voulait quand même pas venir à la police pour la faire partir de chez elle. Il a fallu trouver une astuce.


Ça a.


Été très dur. Moi, je me suis beaucoup dit, mais qu'est ce que j'ai fait à maman ? ». Partir de chez elle et plus jamais revenir, elle a tout laissé en plan. Elle pense que c'est très dur psychologiquement. Elle nous a elle n'est jamais tellement revenue sur le sujet, à part bien plus tard, elle riglait en disant « Non, mais ce que vous m'avez fait faire les charrettes de gamine. » Elle dit comme ça. « Les charrettes de gamine, ce que vous m'avez fait faire. » Elle rigole, mais ça a été bien, bien plus tard.


C'était quoi ? Une année après ?


Oui, une année après.


D'un coup, elle s'est rendue compte que...


Elle avait plus.


De choix. Sa place, elle était là et qu'elle allait mieux aussi, qu'elle était mieux entourée, que ça se.


Passait mieux. Tout à fait. Vu qu'elle se nourrissait plus sainement, qu'elle ne prenait plus ses médicaments. Vraiment, elle était vraiment dans un état assez pétroyant. L'hygiène aussi, elle ne voulait pas se faire laver par les personnes concernées et moi, personnellement, je n'arrivais pas à laver ma propre maman.


Ce n'Ă©tait pas.


Ton rôle ? Voilà. Je lui lavais les cheveux, il n'y a pas de souci, mais tout ce qui est toilettes intimes et tout ça, non. Elle ne voulait pas trop se laisser faire, donc c'était la meilleure solution. Elle s'est quand même rendue compte, elle a dit « Non, c'est vrai, mais bien plus tard, je n'aurais pas pu rester chez moi à l'écommission. » Elle sion, mais maintenant, cinq ans après, elle est persuadée qu'elle va faire ses courses de temps en temps, qu'elle a été se promener. Alors, mon Judith a été outre promenée, même que ce n'est pas vrai. Et puis elle raconte ses histoires graves. Voilà. Alors, c'est très important de garder le lien si on peut, mais il y a beaucoup, beaucoup de pensionnaires dans ces Homes où malheureusement, ils ne peuvent pas ou ne sont pas entourés. Moi, je pense qu'il y a des choses à faire. Il y a des améliorations supplémentaires.


Tu penses à quelle amélioration ? Qu'est ce que tu pourrais imaginer ? Si tu avais une baguette magique.


Tu utiliserais comment ? De la disponibilité, de la présence pour ces pensionnés. Chaque fois qu'on va dans ces Homes et qu'on cherche une aide soignante, on ne trouve jamais personne. Oui, ils sont cinq dans le bureau à discuter de choses et d'autres, je pense, professionnels, OK, mais ils n'y peuvent rien. On nous dit bien, ce n'est pas nous, ce n'est pas nous le HOM, c'est cantonal, c'est fédéral, on a des... Voilà. On parle d'aide. On parle des protections. Ma maman a des protections. Et moi, j'ai dit, j'aimerais qu'elle ait ses protections quand même assez souvent changées. On m'a répondu qu'il y a un quota de protection. Mon Dieu. Alors, un quota de protection, c'est si ma maman a besoin de cinq protections par jour, ce n'est pas possible, c'est trois. Alors, il y a beaucoup de choses comme ça qui choquent, mais ça, c'est cantonal, on va dire. Moi, je dis, mais je suis prête à amener moi les protections supplémentaires si c'est une histoire de coûts. Donc, il y a des choses à améliorer, mais voilà. C'est bien d'avoir un œil et c'est bien de pouvoir faire le point avec les responsables des établissements. Ça apporte du positif pour nous et pour eux.


Toi, tu fais le point régulièrement avec le directeur ?


Avec le directeur, on essaye de faire deux ou trois fois par année, soit par mail, soit par téléphone, soit carrément par rendez vous.


C'est vous qui prenez rendez.


Vous, ou c'est lui qui… ? Non, c'est nous. Par contre, pour ça, ils sont très ouverts. Le directeur actuel, là où est ma maman, il est très disponible. Il essaye de faire ce qu'il peut. Je pense qu'il n'a pas toute la liberté qu'il aimerait avoir, mais les choses avancent. Mon mamie, ça avance, mais gentiment. Mais je pense beaucoup de choses peuvent être améliorées. Il ne faut pas les oublier, ces personnes. Ces personnes qui sont seules dans ces corridors. Les gens ne s'arrêtent même pas. Ils ne s'arrêtent pas pour dire bonjour, « Comment ça va ? » Moi, j'ai un monsieur, chaque fois que je vais voir maman, je le vois souvent, il est sur une chaise, il ne parle plus, mais il n'a plus la parole. Il est sur la chaise, puis il regarde dehors. Je sais qu'il peut pas me répondre, mais moi, à chaque fois, je le regarde, je lui fais « bonjour » puis je lui fais toujours avec la main. « Bonjour. » Il lève la main, puis il me dit « Bonjour. » Mais c'est ces petites choses que...


Remettre de l'humanité dans l'humain. Voilà. Oui, c'est ça. Là. Oui, une petite bonne mère.


Mais entre nous, c'est eux, mais ils sont nécessaires, parce que quand maman est rentrée, on lui avait donné peut être quelques mois, elle était tellement faible et tout. Et ça va faire cinq ans. Il y a eu une alerte à Pâques l'année passée, on nous a dit que c'était la fin. En plein pendant le confinement, on a dû aller lui rendre visite, mes frères, ma sœur et moi même, à Tours de Pôle, donc deux par deux. Et elle est toujours là et ça fait une année maintenant. Et elle a repris du poil de la bête. Donc, je pense qu'ils sont quand même un peu stimulés, ils sont quand même aidés pour dire qu'ils s'accrochent comme ça.


Apparemment, quand même bien soignés aussi.


Bien soignés, exactement. Bien soignés, mais là aussi, il faut avoir un œil personnellement. On connaît nos parents, on connaît nos proches. Et nous, on a dû dire personnellement à plusieurs reprises qu'il fallait faire, par exemple, des sticks urinaires. On a demandé de faire des sticks urinaires.


Oui, qu'elle a.


Un souci d'infection urinaire. Voilà. Et quand on sait que la personne en question fait régulièrement, parce qu'elle nous a fait une année une infection urinaire très, très forte, ça a tourné en... Comment on dit ça ? Elle a dû être hospitalisée à Sion. Ils ont cru qu'elle avait fait un AVC. Mais en fait, c'est dû à l'infection urinaire. Et moi, malheureusement, je n'étais pas là à ce moment là, j'étais à l'étranger. Les vacances, un peu chaotiques, mais je dirais qu'est ce que plusieurs heures après l'administration de l'antibiotique, elle est revenue à elle, ce n'était plus paralysé. Donc, il faut quand même être là et puis voir les petits signes avant le coureur. Et puis, ils font le nécessaire, ils sont assez ouvert aux discussions des familles, le monde médical dans des mondes.


C'est ce qui fait que ça te rassure, toi, de passer régulièrement à trouver, ça te rassure vraiment de...


Ça me rassure de la savoir là et je me sens un peu plus libre que la sachant à la maison, parce que la sachant à la maison, on n'est jamais libre, à jamais. Là, on sait qu'elle est entourée, s'il y a quoi que ce soit, elle a fait des chutes aussi, mais avec quelqu'un qui était là tout de suite, c'est dur. C'est dur, ce passage de du privé dans un home. Mais avec le temps, soyez bien les personnes qui sont réticentes que la famille l'accepte. Il me semble que moi, avec toutes les personnes que je discute, ça se passe bien dans la plupart du temps. Moi, je me sens plus tranquille, je dors bien qu'avant, non, mais combien de fois je suis levée la nuit pour aller voir si maman, tout était bien, si elle dormait bien. Mais là, on est tranquille, on est rassurés.


Tu Ă©tais en alerte.


Permanente autour de lui. Ouais. Ça a été une bonne décision, une décision difficile, importante, mais bénéfique pour tout le monde. Avec le recul. Oui, avec le recul, mais il faut passer le temps. Et retarder, retarder, retarder les chiens, je pense que ça ne sert à rien. Quand on sent que c'est le moment, quand on sent qu'il faut y aller. Et là, on peut être entouré des médecins, des psychologues, ils sont là. Il faut quand même les écouter parce qu'ils savent quand même nous conseiller.


Demander de l'aide aussi, c'est ce que tu es en train de dire. Demander de l'aide et être épaulés pour... Tout à fait. Tous ensemble passer le cap du mieux possible.


Oui. Mais je ne me rappelle plus maintenant d'où c'est, mais quand maman était encore à la maison, on a eu un diplôme, ma sœur et moi, d'une association à Sion. « On reçoit à la maison pour payer des cotisations », Dieu sait quoi.


C'est les proches aidants ou bien ?


Il y a un autre nom maintenant, je oublie. Enfin, on avait fait appel à ces gens pour comment aider ces personnes qui rentrent dans la démence. On avait été pour une ou deux conférences et puis on avait fait aussi un ou deux témoignages et tout ça. Ils ont vu qu'on essayait vraiment de faire le maximum pour tirer maman le plus longtemps possible à la maison. Tout ce qu'on avait entrepris, tout ce qu'on avait fait. On avait reçu un diplôme, c'était très touchant et je ne sais pas s'il y avait aussi deux ou trois petits sous avec peut être. Je ne sais pas. Ne sais plus. Donc, il y a toujours ce diplôme de... Ça fait toujours plaisir. Ce n'est pas pour ça qu'on l'a fait, mais j'ai été surprise.


Vous avez été.


Reconnue dans vos.


DĂ©marches et dans tout le travail.


Que.


Vous avez.


Accompli pendant des années.


Accompagnée votre maman.


Oui. À refaire, on le referait, mais peut être différemment. Tu ferais comment ? Je pense qu'on attendrait pas aussi longtemps. On a trop attendu, on a trop espéré que... Pas que ça s'arrête, mais on a trop espéré que la maladie n'irait pas plus loin et puis que ça va aller, puis qu'on va réussir à tourner avec nous, la famille, les frères, les sœurs, on va réussir à gérer. Donc moi, je crois que du moment que la maladie s'installe dans le cas d'une démence et qu'on voit que vraiment il y a des choses qui tournent pas systématiques, ça va pas aller en s'arrangeant. Moi, ça fait un moment qu'on me disait Géraldine, il faut prendre la décision et c'est moi qui ne voulait pas. C'est moi qui ai dit non, j'ai encore du temps, non, je peux le faire. Et puis en fait, c'est vrai que je me suis épuisée. Donc, tu n'es pas à attendre aussi longtemps. S'écouter, s'écouter vraiment.


Ce serait le message que tu ferais passer Ă  des gens qui ont des proches dans ces situations lĂ . C'est Ă©couter ses.


Limites, c'est ça ? Ses limites.


Et observer ce qui se passe pour la.


Personne.


De manière concrète.


Exactement. Et se prendre Ă  l'avance, parce que quand on inscrit quelqu'un dans un haut, on ne va pas aller l'inscrire le lundi et le jeudi, il y a des semaines et des mois d'attente.


Vous avez dĂ» attendre.


Combien de temps ? On a attendu quelques mois. Ça n'a pas été très long, on a attendu quelques mois. Je ne me rappelle plus exactement, mais on a attendu justement, mais entre trois et cinq mois. Quand on a eu le feu vert, on a refusé une fois. On a refusé une fois. Ils nous ont téléphonés en disant « Il y a une pièce ? » Là, on a dit non. Et passer du jour au lendemain. Voilà, exactement.


C'était ça, le cours du restaurant. Voilà. Tout le monde vous avait su deux jours.


Avant.


Le placement, il améliore très rapidement.


Tout à fait. Et une fois qu'elle rentrait, il fallait la laisser pendant quelques jours. Il ne fallait pas aller la voir pour qu'elle s'accommode, qu'elle prenne ses repaires. Et nous, on avait quelques jours pour liquider son appartement. Ça, ça a été très dur aussi.


Mettre le nez dans les affaires de votre.


Maman, aller.


Taper ses affaires.


Et ce qu'on garde, ce qu'on ne garde pas, mais on va mettre plus que tant dans sa chambre ou du homme, on ne peut pas mettre. Nous, garder plus que tant non plus.


C'Ă©tait avec quoi comme impression au moment oĂą tu as dĂ» faire ce travail ?


De casser sa vie. C'est toute sa vie qui se cassait, mais comme à base qu'on laisse tomber. C'était très dur, parce que moi qui suis saine d'esprit, je me mets à sa place. De plus pouvoir rentrer chez moi, c'est sa vie, elle avait un chat. On a pris le chat, on a essayé, tout ça. Ce n'est pas chose saine.


Vous avez avez pris le chat chez vous ou vous avez fait quoi du chat ?


Le chat, on a essayé. Dans un premier temps, chez moi, dans ma maison, mais comme j'ai déjà un chat, puis c'est un chat, les yeux bleus, là, qui l'envoie seul, qui vivait toujours seul avec maman. Ça n'a pas été avec mon chat, c'est un chat qui n'allait pas dehors. J'avais un chatière pas possible. Après, il est parti chez Jade, mes fils. Il s'est rendu compte que malheureusement, il n'était jamais là, que ce chat est encore plus malheureux, autre chose. Il a été chez mon autre premier des fils, qui a 36 ans aujourd'hui. Lui, il avait aussi un chat, mais son chat était malade. Alors, il devait le soigner, mais des collerettes, ça allait pas. Pour finir, j'en ai parlé à mon vétérinaire, je dis « Écoutez, on sait pas quoi faire avec ce chat. » Et puis, il y a une dame de Saxon qui vient chez le vétérinaire, qui avait la photo du chat, elle a dit « C'est ce chat que je veux. Voilà, donc qui... Et ce chat est placé depuis cinq ans. J'ai des contacts avec cette dame, je vais la voir, elle me fait les vœux toutes les années, elle m'envoie des photos.


Tout, le chat va très bien, il s'appelle Flacon.


Ça, c'est un soulagement.


Mais oui.


Comment ça a été pour ta maman le fait qu'elle soit privée de son chat comme ça du jour au lendemain ? Elle a de la maman à l'autre.


Oui, d'un moment à l'autre. Elle nous en a parlé dans un premier temps, mais très vite. Elle a oublié ? Elle a oublié. Il y a des photos. Elle a les photos. Des fois, elle me dit « Flacon qui passe ». Il a passé ou j'ai pas vu ? Il a passé là. »« J'ai pas vu. Voilà, on reste comme ça. Oui, je pense qu'elle garde des flashs, des images. Et puis, on y va comme ça, mais en parle. Sinon, on n'en parle plus. Actuellement, on n'en parle plus.


Elle n'a pas trop.


Souffert au début ? Non, non, non, pas trop souffert. Il y avait quand même ces oublés réguliers. Déjà à l'époque. Déjà à l'époque, oui. Maintenant, à voir comment évolue cette maladie. Un jour.


Après l'autre.


Un jour après l'autre, exactement. Mais ils ont besoin d'être entourés et stimulés. Maintenant, on fait le maximum. Mais avec les beaux jours qui reviennent maintenant, je pense que ça va être que du positif pour tout le monde. Merci Géraldine. Merci à toi.


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Tout.