"Je pense que vivre ses rêves, plutôt que rêver sa vie, ça aide."


Résumé de l'épisode :

Dans cet échange, Gérald nous livre ses réflexions sur la relation avec ses parents, son rôle de dernier enfant, ses expériences de vie et son rapport à la mort. Son témoignage offre une perspective unique sur la parentalité et la construction de soi.

Le lien indestructible avec les parents :

Gérald nous raconte que même après la perte de ses parents il y a plus de 40 ans, ils restent une référence essentielle pour lui. Il évoque les souvenirs agréables qu'il garde de son père et de sa mère, soulignant leur importance dans sa vie. Même s'ils ne sont plus présents physiquement, il pense à eux en permanence et leur rend ainsi un hommage émouvant.

Accompagnement dans les moments difficiles :

En tant que dernier enfant, Gérald a eu l'occasion de vivre des moments particuliers avec ses parents. Il se souvient d'avoir accompagné son père malade, lui apportant soutien et réconfort jusqu'à la fin de sa vie. Malgré les circonstances difficiles, Gérald exprime sa gratitude d'avoir pu être présent pour son père et de l'avoir soutenu dans ces instants précieux. Cela lui a permis de ressentir un lien profond et de se sentir grandi dans cette relation filiale.

La question de l'identité et de la résilience :

Au fil de la conversation, Gérald partage ses réflexions sur l'identité et la résilience. Il explique que sa nature profonde s'est renforcée au fil des expériences vécues et des projets qu'il a réalisés. Son parcours, marqué par des voyages et des réalisations, lui a permis de découvrir qui il était vraiment et de se réjouir de chaque étape de sa vie. Gérald souligne l'importance de faire des choix, de suivre ses aspirations et de profiter de chaque instant.

Une vision positive de la mort :

Lorsqu'il aborde la question de la mort, Gérald adopte une perspective particulière. Pour lui, la mort n'est pas une fin en soi, mais plutôt une renaissance ou une métamorphose. Il exprime sa foi profonde et son désir de se réaliser pleinement en tant qu'être spirituel. Gérald se réjouit de ce qui l'attend et voit la mort comme une continuation plutôt qu'une fin, avec une confiance sereine dans ce qui viendra.


“Un parent parfait, ça n’existe pas” c’est sur ce postulat que Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale et coach de vie à Martigny, construit “PARENTALITÉ au PRÉSENT”.

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Podcast proposé tous les dimanches matins à 7h (une semaine sur deux gratuitement), il bâtit un espace où les cœurs s’ouvrent, les chemins de vie se déroulent et la simplicité enveloppe à son écoute.

Au travers des histoires de chacun·e·s, les schémas longtemps restés logés dans l’inconscient sont mis en lumière, les défis de la vie accueillis avec curiosité et présence permettant de sortir des tabous familiaux.

Au fil des épisodes, les récits de chacun·e·s nous apprennent que nous sommes “assez” et nous inspirent à vivre et laisser vivre avec confiance.

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Sujets abordés durant cet épisode: perte des parents à 22 et 24 ans, cadet de 9 enfants, accompagnement fin de vie à 18 ans, porter son père, mettre au lit son père, voyage, l'amour fillial, la fraterie, sens d'exister, identité, estime de soi, trouver sa place, vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie, résilience, estime de soi, dans la vie on peut tout faire, acceptation, pensées critiques jugements, dire du bien des gens, s'embrasser en famille, savoir que quelqu'un nous aime, compassion, délinquence et manque d'empathie, gratitude, présence, se rejoindre, tolérance, partage, nature, scoutisme, volonté d'aller de l'avant, lecture, tranquilité, persévérence, acceptation, se réjouir, prière, foi, connaître la vie des gens pour mieux les comprendre, compassion

Lire la transcription de l'épisode

[Texte généré automatiquement]

Moi, je suis beaucoup moins fâché avec quelqu'un qui est désagréable quand je sais qu'elle a vécu des expériences terribles. Celui ci si j'arrive, je vais parler de moi. Exemple sérieux à la maison, je suis énervé, je rentre et je dis écoute, désolé, je suis. Je suis super furax parce que ceci cela, tout le monde sait que ça norme. Il va falloir attendre un petit moment avant que je rigole épicétou. Si j'arrive et je fais la gueule sans rien dire, sans dire que j'ai mal aux dents ou que. Ou que j'ai ou j'ai rayé la porte de ma voiture ou je sais pas quoi. Les gens ils vont dire mais pourquoi il est fâché avec moi ? Parce que fondamentalement c'est ce qui se passe. Tu te fais, tu te fais écraser le pied au bout du monde et puis viens, tu viens.


Dans la.


Maison, tu viens emmerder les gens avec qui les gens, tu aimes les gens qui t'aiment trop pour pour te dire mais mais écoute, va, va taffer, va, tu vas te faire foutre, va, va, va, va, va t il ? Va rebâtir ta colère ailleurs, Va voir ailleurs toi. C'est pour ça que des fois il faut, il faut être complaisant, mais il faut aussi pas laisser les gens trop déborder.


Bonjour, je suis Janick Biselx-Menétrey, médiatrice familiale diplômée. Je suis passionnée par le lien relationnel. Je vous propose aujourd'hui Parentalité au Présent, un recueil d'histoires plurielles pour une étape de vie singulière. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Gérald. Bonjour Gérald.


Bonjour.


Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation.


C'est un plaisir, c'est une expérience. Voilà, je vais voir ce que ça va donner.


Quel lien entretiens tu aujourd'hui avec tes parents ?


Alors, c'est une bonne question. C'est. J'ai perdu mes mes parents, ça fait plus ou -40 ans. Mais ça m'empêche pas de voir souvent. Enfin, c'est une référence pour moi à mes parents. Et puis j'ai facilement des souvenirs de mon papa, de ma maman. Et puis c'est toujours des souvenirs agréables en fait. Toujours, toujours des souvenirs agréables. Donc on va dire que je les vois plus. Mais j'y pense tout le temps, tout le temps. Un homme, il peut faire qu'une chose à la fois. Donc quand je fais rien d'autres choses, il m'arrive de penser.


À ses parents avec elle. Au moment où.


J'avais 22 et 24 ans.


Oui.


Oui, j'étais le dernier de la famille, ce qui fait que je vivais avec mes parents dans la maison dans laquelle je vis actuellement. Je suis né d'ailleurs dans cette maison. Et puis j'ai accompagné mon papa qui était. Qui était malade, souffrant. Il faisait de l'artère scléroses, des choses comme ça. Et sur la fin de sa vie, euh, c'est moi qui le portait dans son lit. Puis quand je dis fin de sa vie, je pense que je devais déjà avoir 18 ans, à peu près 17 18 ans quand j'ai commencé à faire ça. D'abord quand il tombait ou passait. Et puis bizarrement, c'est. Et je le dis en toute toute pudeur, c'est aussi un bon souvenir de l'avoir pris dans mes bras et porter. Parce que. Parce que je pense que peut être une douzaine ou une quinzaine d'années avant, c'était lui qui me portait. Et je me souviens qu'il me portait. Et je me souviens de l'avoir porté, l'a pris dans mes bras. Je me souviens que la première fois, il était tombé dans les escaliers de la maison dans laquelle j'habite.


Et puis forcément, ce moment j'étais. J'étais impressionnée et tout. Je l'ai pris dans mes bras, je l'ai porté, je pleurais. Mais quand j'y pense, ben je me dis que, en dehors du fait que c'était. C'était. On aurait pu vivre quelque chose de fin. Lui, il aurait pu vivre quelque chose de plus doux. Mais c'est quand même un plaisir d'avoir eu dans les bras. Je suis content de. D'avoir fait moi d'avoir. Porter et miauler. C'est énorme. J'ai un très très bon souvenir de lui.


C'était comme si c'était une forme de reconnaissance ou bien le fait que tu puisses comme ça à ce moment là, t'en occuper, l'accompagner dans ses difficultés qui vivaient.


Je n'ai jamais pensé aimer, mais je pense qu'effectivement ça doit être quelque chose comme ça. Aussi parce que j'ai toujours eu l'impression d'être, d'être un petit enfant à côté de mon papa, de boire ses paroles, d'écouter et raconter des histoires. Moi j'en rencontre aussi. À côté de lui, sur un débutant, il était excellent et il était 1910. Alors il avait encore cette culture des veillées avec des des histoires extraordinaires, des des anecdotes. Et puis ce n'était pas toujours des histoires construit avec une chute retentissante ou ce n'était pas des gags comme on en compte maintenant. Et puis c'est vrai que j'ai l'impression de boire ces paroles quand j'étais petit. Et puis le fait qu'un jour c'était moi qui était grand père. Lui qui était un. Dépendants plus faibles. C'était aussi une façon de dire que j'étais vraiment grand. Et Buster ? Oui, c'est. C'est qu'en tenue des circonstances qui auraient pu être plus agréables, on aurait pu faire. Je suis très content d'avoir pu faire ça. Ça, ça m'a fait un bien fou.


J'y pensais.


Ça serait de la gratitude en fait.


Ah oui, oui, complètement. Ça, ça, c'est quelque chose qui m'a beaucoup impressionné. Je vivais sur le dernier neuvième de ma famille, mais je vivais ça avec mes parents. En ce moment là, j'ai décidé de rester à la maison. J'aurais pu partir. Et puis je me disais Mon enfant, je peux faire un. Oui, je peux. Je peux continuer à rester ici pour rendre des petits services. Je suis. Comment dire ça ? Il ne faudrait pas surestimé l'aide que j'ai apporté à mes parents parce que j'ai des grandes sœurs qui ont beaucoup plus souffert en termes de coups de main concrets dans le ménage ou des choses comme tu étais.


Une présence. T'étais là, tu étais la Présence. Elle a majuscule quand t'es majuscule. Bien oui, pour tes parents.


Et puis je pouvais les aider un peu. Et puis dans le fond, ils étaient. Ils s'étaient oubliés. Et j'avais besoin de leur aide aussi dans le fond. Je veux dire, les repas ou je ne sais quoi. Donc ils étaient. Bah oui, toi c'est important. Et puis je veux dire, ils servaient pas à rien dans le sens il était utile en structurel. Et voilà. Nos vies étaient structurées les uns par les autres. Après ça, ma part, ça m'a pas empêché de te voyager un petit peu et des choses comme ça. C'est juste avant le décès de mon papa, j'étais parti. C'est vrai, maintenant j'ai l'impression. J'ai jamais quitté la maison dans le sens où j'ai jamais pris un autre appartement de leur vivant. Euh. Je serais tenté de dire un nid après leur mort puisque je suis toujours au même endroit, mais j'ai quand même habité une ou deux fois ailleurs quand même. Mais dans le fond, je vis dans la maison. Chez nous. Mais. Six mois avant le décès de mon papa, je rêvais tellement d'aller en Amérique du Sud.


J'avais ce projet là depuis. Depuis que j'avais onze ans. J'avais rencontré un ami qui avait un petit peu de famille là bas. Et puis dix ans plus tard, Amin. J'y étais. J'étais parti pour une année. Je suis rentré six mois plus tard parce que mon père était en fin de vie. J'ai eu le temps de le voir encore un mois. Et puis. Euh. Je l'ai. J'ai eu le temps de lui dire au revoir et le temps il a eu le temps de me raconter.


Encore des histoires.


Pas plus par télépathie qu'avec des mots dans le fond. Parce que c'était. Ce n'était pas si simple pour lui. Mais c'est la dernière à la dernière échange. Et il est assez cocasse, si j'ose dire, parce que je me souviens que je suis arrivée à côté de son lit et il ouvre les yeux comme ça. Puis il me donne le prénom de mon grand frère. Puis je dis non mais ça c'était son style de plaisanter toujours. Mais je dis là je parle pour mes réponses. Par contre, ce qu'il disait, lui, c'était c'était sincère et il y avait un petit, une petite interrogation dans son regard. Puis il le prénom de mon deuxième frère ? Puis je dis non. Puis je dis moi je suis et je lui donne le prénom de mon troisième frère. Mais en fait, moi chez lui, je suis un autre dans la famille. Mais dans le fond, pour moi, ça n'a aucune espèce d'importance de savoir quel était mon prénom. Tout ce que je savais, c'est que pour mon papa, il y avait nous, ses enfants en état important et que je trouvais même assez agréable que ça ne soit pas individualisé et que ça ne soit pas capté par moi qui suis là, celui qui avait fait les choses mieux que ce qu'il aurait espéré ou au contraire qu'il n'avait pas répondu à ses attentes.


Je trouvais génial d'être d'être un parmi la fratrie et puis que dans le fond, il ne se posait pas la question au niveau de nous aimer. Lequel ? Oui, très particulier. Euh. C'est compréhensible ce que je dis. Ou bien c'est un peu.


Comme est ce que ce que j'entends c'est que c'est que tu représentais un petit peu la fratrie ? Exactement. C'est exact ça fratrie Et finalement c'est l'amour, c'est l'amour filial. En fait, tu. Tu représentais uniquement l'amour filial au pied de ce lit.


C'est exactement ça. Et est ce que ce qui donnait le prénom qui donnait à l'autre m'enlevait absolument rien en moi ? N'enlevait rien de qui ? De qui je suis ? Moi j'ai AFA, j'ai le sentiment, j'ai eu. J'ai le sentiment d'avoir une identité alors puissante par l'expérience que j'en ai, par rapport à voir des gens qui cherchent d'avoir côtoyé des gens qui ont pas cette sept, cette ce sens d'exister, d'être entre guillemets uniques et eux même. Moi ça c'est quelque chose que j'ai et que j'ai tellement ancré en moi que je me mets pas en doute du tout si on m'appelle par un mauvais prénom.


Mais je sais pas si tu sais qui t'es exactement.


C'est exactement ça. J'ai pas.


Besoin. Comment ? Comment c'est arrivé que tu saches qui tu es ? Toi t'arrives à t'arrives à le dire parce que finalement tu dis j'ai côtoyé des gens qui justement ont ce ce problème de d'identité, de d'estime de soi aussi. C'est ça ?


Oui exactement.


Y trouvent pas leur place qui savent pas qui ils sont. Comment ça se fait que toi ? Déjà finalement t'avais avec quand il est parti avec Commando dans sa bande.


Et c'est lui qui est parti en premier.


Souvent à 22 ans. Il y a souvent quand même des jeunes qui savent encore pas tout à fait qui sont hein. Ou bien je me trompe ?


Je pense que tu as totalement raison. En tout cas pour les gens. Exactement. De mon expérience, j'ai vu des gens qui savent pas qui ils sont. J'ai l'impression que c'est aussi un petit peu le propre de l'adolescence de se chercher. Et puis dans le milieu où je bosse, on dit que l'adolescence commence à huit ans, finit à 30 si jamais elle finit parce que souvent elle finit pas du tout. J'ai l'impression que c'est une bonne question. Je ne suis pas certain de la réponse que je vais te donner, mais. Je pense que mon âme, mon identité, elle s'est fortifiée, par exemple, parce que quand j'avais onze ans, je me suis dit je vais partir et aller en Amérique du Sud.


J'avais déjà onze ans et c'est pour ça que tu cozette dix ans. Je pas tout compris avant.


Ça faisait dix ans que.


Tu.


Pensais oui, que.


Tu pensais à.


J'ai rencontré un copain. Il m'a dit à l'école je connais le sagement. Je m'ennuie un peu à l'école. À dire vrai, je trouvais qu'on perdait beaucoup de temps. Ce n'est pas. Ce n'est pas c'est. Je trouvais que c'était laborieux et dans le mauvais sens du terme. Parce que je ne suis pas sûr que la banlieue, là, ça se rapporte au fait que je travaillais, C'est plutôt dans le sens qu'il fallait. Je suis allé y énormément pour arriver à arriver à 4 h et demie ou à 5 h. Et puis je trouvais que c'était c'était long, c'était long et puis puis pas toujours forcément très intéressant. Pourtant, j'aime beaucoup apprendre et lire, mais voilà. Et puis j'ai rencontré un copain et il me dit Donc de mon village dans la ville d'à côté, on se retrouve avec un gars que j'ai jamais rencontré avant et puis où on a des intérêts communs. Qu'on partage d'ailleurs toujours et en même temps d'énormes différences en termes de vie et de et de et de, de façons de regarder le monde et de le concevoir.


Moi, je suis croyant, lui est communiste, anarchiste et tout ça, mais on s'entend super bien. Et puis je veux dire en quelque part. Ouais. En fait, on se rejoint bien dans les endroits, on se rejoint. Et puis les divergences, aussi grandes qu'elles sont, elles ont aucune espèce d'importance par rapport au plaisir de partager les choses qu'on partage. Donc je me dis ah, on a dix onze ans. À l'entrée du cycle d'orientation géant, on propose un projet aller au Venezuela. Et puis je me suis dit un jour je vais aller au Venezuela. Et en même temps je me disais que ça va pas être facile. Pour le moment, je garde mes vaches à la montagne et tout. Je dis mais comment ? Comment est ce qu'on va au Venezuela ? Quoi dans le fond ? Et puis j'ai arrêté et je je faisais du scoutisme. Je me disais Ah moi le scoutisme, c'est vraiment quelque chose qui me plaît vivre dans la forêt, vivre en autarcie pendant un ou deux jours, je veux dire, je parle pas d'une vraie réelle, mais d'être en face.


Et puis d'un seul coup, il y a plus de chef scout. Je deviens chef scout à 17 ans. Et puis tout à coup, c'est une année plus tard, puis l'année s'est passée très bien. Je pense que de pouvoir vivre ses rêves, oui, plutôt que rêver sa vie tout le temps, c'est quand même ça aide. Oui, en même temps, j'ai reçu beaucoup d'amour des parents.


De tes parents.


De mes parents, de mes frères et sœurs, de plein de gens autour de moi.


Et tantôt.


Rien. Exactement. Et puis la résilience, c'est difficile. La capacité qu'on a d'affronter les choses, c'est un petit peu mystérieux dans le fond. Oui.


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Après moi, j'ai toujours eu la volonté de faire face. Oui, je.


Suis au bout et de réaliser ce que tu veux, ce que tu avais envie et ce qui tenait à cœur en fait.


Alors que c'est plutôt personnel. T'as un tout petit peu un peu paresseuse comme ça. J'ai du plaisir à lire, à rester sans rien faire. Je ne suis pas un hyperactif, voilà. Mais ça ne m'a pas empêché de faire ce voyage facilement, puis d'autres après.


Puis qu'est ce que t'as découvert au Venezuela ? Qu'est ce que tu en gardes comme souvenirs 40 ans après, finalement, là, maintenant ?


Alors l'impression. Alors est ce que ce que j'ai découvert c'est que c'est que c'est très beau, c'est extraordinaire, c'est exotique, c'est tellement différent. Mais dans le fond, c'est toujours moi qui c'est pas un autre personnage qui se retrouve là bas. Et puis les premiers et les premiers temps, j'ai l'impression qu'il y avait plein de choses tellement bizarroïdes. Et puis comme par exemple les gens qui rentrent de la chasse, qui boivent, qui ont bu des verres, qui tournent avec la camionnette autour de l'église du village et pis qui tirent sur le clocher. Et puis le curé qui vient, qui sonne à la porte de la maison, qui dit Écoutez l'horloge du clocher, elle est foutue, vous êtes Suisse, il faut que vous la réparer. C'est le genre de chose que j'ai beaucoup aimé au Vénézuéla. Tu te dis ce pays, c'est incroyable, c'est des clichés les uns derrière les autres. Et puis, grâce à une personne chez qui on était bon, on a réellement à essayer, à remettre en état cette horloge, cette horloge, c'est tellement rigolo.


Donc on a que un coup de main à quelqu'un qui y connaissait, mais le curé qui vient et qui dit vous êtes fous, faites le, c'est trop est tellement beau, c'est génial ça ! Et ça, ça oui, ça renforce le cliché, l'identité.


Ben oui, de toi même.


Euh ouais.


Et puis j'ai le sentiment que dans la vie, on peut tout faire, mais on ne peut pas tout faire en même temps. Il faut faire un choix, mais à partir du moment où on a choisi quelque chose, c'est possible de le faire ?


Oui.


Et puis quand on peut pas, ça vaut même pas la peine de se poser la question. Je veux dire, voilà, quand on est arrêté par un ennui physique ou je ne sais quoi, ou une incapacité matérielle, je ne sais pas. Tu penses, ça me touche pas.


Comment ça te touche pas ?


Ça veut dire par exemple je ne suis jamais monté au sommet du Mont Blanc et ça, ça, ça, ça n'a pas d'importance.


Tellement pas en fait. Voilà, c'est pas un besoin que tu as. C'est ça que tu disais. Voilà, quand tu es arrêté par une incapacité physique, bah tu acceptes.


Et je je fais ce que je peux aussi loin que je peux. Et puis après ça me pose aucun problème d'arrêter. En même temps, j'ai jamais jamais essayé la monter au sommet du divan blanc. Mais. Mais si c'était le cas. Puis je devais rebrousser chemin à un kilomètres, ça me dérangerait pas. À 100 mètres la même chose.


Mais en même temps, t'as été content d'arriver jusqu'au Venezuela. Clairement, si t'avais été arrêté.


J'aurais eu autre chose, j'aurais eu autre chose. Et j'ai eu d'autres choses. Hmmm. J'avais jamais prévu d'aller en Amérique du Nord. J'ai été passer plusieurs mois. Je n'avais pas vraiment prévu d'aller à l'université. Je me suis retrouvé à la faire lors d'un voyage à l'université aux États-Unis. C'était génial. Je rêvais vaguement du Canada, mais j'y étais. Je rêvais de traverser l'Atlantique à la voile. J'ai traversé l'Atlantique à la voile.


Bravo !


Je rêvais de construire le bateau et j'ai construit.


C'était.


Et ça, c'est. C'est à la fois une envie et à la fois du bol, je veux dire et de la providence. C'était circonstanciel, à dire vrai, sera encore des projets. Hum. Un projet. Et puis je ne suis pas sure du tout que physiquement j'agis donc. Que quoi que ce soit est possible. Mais si c'est possible, tant mieux. Si ça. Si c'est pas possible, j'irais. J'irais jusqu'à la mort du bateau, puis je reviendrais en arrière. Ça, ça me fait pas de soucis. Ca a pas de soucis. Là on a après on a dit un peu par rapport à mes parents, c'est à dire ouais mais dans le fond je suis aussi celui qu'ils ont construit quoi, Celui qui en fut un parmi ceux qu'ils ont aidé à éduquer, à tenir debout, à avancer.


Les neuf sur les neuf qui tiennent tous debout ? Oui, y en a déjà qui sont décédés.


Ou bien alors j'ai un de mes frères qui est décédé seul, celui dont j'avais emprunté le nom pour mon papa. Et puis lui aussi j'ai eu l'occasion de l'accompagner un peu, un petit peu, et puis d'échanger après ça aussi. C'est ça un autre voyage. D'être à côté de lui quelques heures avant qu'il parte. Puis ça m'est arrivé une ou deux fois. Et je sais que. Plusieurs fois. Je sais qu'il y a aussi un moment où tu ne peux pas suivre tout de suite. Bon, ça c'est un voyage qu'on fera tous normalement. Je suis désolé de l'apprendre.


Mais.


Jusqu'à la porte en fait.


Ouais, et puis un jour, il faudra pousser la porte. Toc toc toc à la porte du paradis, c'est. Et oui, même si ça c'est aussi en voyage. Bon, comment dire ça ? Je me réjouis sans impatience. Oui parce que ça c'est pas facile au niveau existentiel pour les autres de comprendre qu'il y a certaines personnes qui sont intéressés de voir la suite. Moi je suis super intéressé, je connais une ou deux personnes comme moi, mais en général en ce moment pas trop parce que ça c'est un peu glaçant par rapport à un peu comme voilà. Certaines personnes ont des formes de phobie, c'est comme si j'aimais les serpents, les araignées dans le sens psychologique du terme ou par rapport à la mort.


Oui mais finalement, est ce que la mort existe pour toi ?


Alors pas du tout. Non, non, pas du tout. En même temps, il faut qui ça ? Un départ ?


Je vous me dire que c'est une renaissance ?


Alors oui certainement. Ou une métamorphose ou une un accomplissement, un accomplissement de l'âme. Moi je suis certes fin, oui je suis certain. Dans le fond, j'ai vraiment la foi. Je suis certain que je serais. Je suis actuellement à 60 ans, je suis en devenir. Je serai réellement moi après quand je serai enfin arrivé à ma vraie dimension. À celle celle vers lequel aspire ma nature profonde. Mais ça ne m'empêche pas de me réjouir de tout ce qui se passe, comme je me réjouissais des petites choses quand j'étais enfant. Moi, c'est le même sentiment que j'ai maintenant. Je me réjouissais déjà dans le ventre de ma maman. C'était. C'était plaisant. Si on m'avait demandé d'imaginer le monde à l'extérieur, j'aurais certainement dit par gentillesse quelques images. Mais je pouvais difficilement savoir. Mais honnêtement, ça valait le coup d'y aller. D'autant plus en tant que neuvième enfant, parce qu'il y a plus beaucoup de neuvième enfant. Moi, je trouve que c'est un privilège pour moi, une chance extraordinaire.


D'être mai dernier. Le petit chouchou. Oui, puis le petit chouchou.


Alors c'est ce que pensent en tout cas tous mes frères et sœurs, ça c'est certain.


On a huit soldats quand même.


Pour eux, il est clair que j'ai jamais grandi, que j'ai jamais. Et puis en plus, le fait que je des projets là, que j'avoue qu'avant je suis un peu farfelu. Quand j'ai annoncé à mon frère aîné que. Que je me mariais, il était tellement choqué. Que sa femme, elle a du me dire ma belle sœur, elle a dit je crois que si tu lui avais dit allez sur la lune et on était moins étonné, tu vois ce genre de chose ? Parce que dans le fond, l'aspect je suis, je suis petit dernier dans le sens à pour et j'ai une image d'immaturité. J'en sais rien. En même temps il m'apprécie beaucoup sont tellement fier de moi, je le sais pas. J'ai entendu des retours par rapport à des gens qui disaient alors que je trouvais que je pensais que d'emmerde avec. Enfin bref, je m'attendais pas à ça.


Tu t'attendais pas à ce qu'il soit fier de toi, ce qui est.


Dans ce sens là, non ? Dans le sens où j'ai mon frère ainé, il est. Il a une vie très classique. Qui est très différente de la mienne et qui porte le complet, la cravate comme moi, le tee shirt et puis. Et puis il est bien là dedans. Et puis qui dise que une fois j'arrive et je rencontre quelqu'un avec qui il est en train de converser. Et puis c'était c'était tellement amusant parce que j'étais en salopette. Et puis les mêmes, un petit peu impressionnant, mon frère. En tout cas dans ces circonstances. Et puis j'arrive, je les salue. Et le gars qui a dit le petit frère et. Mais jamais vu. Il dit Ah, petit frère, c'est toi qui a travers son bâton. Et là, je me rends compte que mon frère avec qui raconte avec son complet cravate, avec son gilet, avec ses lunettes de mi foyer, il a dit Mon petit frère, il traverse l'Atlantique à la voile, c'est juste génial, Je trouve. Absolument génial.


Et dans le fond, c'est une chose que j'aurais pu ne jamais voir, ne jamais savoir, ne jamais entendre. Parce qu'il y a rarement des gens qui viennent vous dire quelqu'un a dit du bien de toi. Moi, j'essaie de faire attention, de transporter. Tu me dis si je m'égare, mais au départ j'ai fait des efforts pour plus penser et dire du mal des gens. J'ai fait un effort de carême où je pensais plus du mal des gens. Puis quand je pensais, j'essayais de réciter un acte de foi Mon Dieu, je t'aime de tout mon cœur, de toute mon âme et tout mon esprit, et je veux aimer mon prochain comme moi même. Je le réciter mentalement. Seulement, je me suis rendu compte que j'avais tellement des pensées critiques négatives sur les gens que des fois, je n'avais pas le temps de dire cette longue phrase que déjà j'avais nouvelle et après j'avais une troisième. Et j'avais décidé que si je pensais trois fois à mal et que je n'avais pas le temps de finir à la troisième fois, je le marmonnais.


Parce que comme je suis un homme mono fonction, quand je marmonne normalement, quand je le dis à haute voix, j'arrête la machine, la petite boîte. Après, c'est.


Dur de.


Penser. Exactement. Oui, respirer, c'est des choses que j'essaie de conserver dans les boîtes de fond que.


J'étais en train de penser que quand on respire, on ne peut plus réfléchir non plus. Si tu penses à respirer, tu ne peux plus. Euh. Tu vois, tu peux plus.


C'est la seule chose que j'arrive à faire à double. Respirer, battre, faire battre mon corps. Et puis. Et puis parler. Et d'ailleurs, c'était marrant parce qu'à l'époque j'avais. J'avais partager ça avec un collègue. C'est mon cher frère. Et quand on faisait des colloques, des choses qui devenaient un tout petit peu voilà qui serait pas. Comment dire. J'avais une pensée critique sur sur l'auditeur ou sur la manière dont on avançait. De temps en temps, il tournait les yeux vers moi et il voyait que je bougeais n'importe quoi dans mon dos. Et il savait très bien pourquoi c'était. J'étais très surpris par ce moment là. Ce que je voulais dire, c'est que j'ai fait un effort pour arrêter de penser du mal. Je fais le moins possible.


Et puis du coup, là, maintenant, ça c'est ça. Puis en.


Euh moi je dirais il y a une quinzaine d'années, puis j'ai gardé un petit peu ce réflexe léger. D'ailleurs, tu le dis en parenthèse, tu le dis dans une respiration mon Dieu, je t'aime de tout mon cœur, de toute mon âme, de tout mon esprit. Je veux aimer mon prochain comme moi même. C'est un peu la prière du souffle comme ça. Et puis maintenant c'est. Mais c'est très c'est plus récent. Hum. Donc ce que je veux dire, ce n'est pas qu'avant je pensais du mal en sens d'être totalement débridé, c'est que je n'avais pas inventé une méthode pour empêcher Dieu. Puis maintenant, j'essaie de dire du bien parce que des fois on n'est pas du bien et puis on oublie de dire du bien.


Oui.


Parce que. Parce que ça paraît naturel, parce qu'on sourit, parce que voilà. Moi, je vivais dans une famille où on s'embrassait tout le temps, chaque fois qu'on partait, chaque fois qu'on se croisait. Mais ça veut dire tous les matins j'embrassais ma maman et mon papa et tous les soirs idem, et ainsi de suite. Et puis même à 20 ans passé, c'était pas un problème pour moi de faire ça. Et même s'il y avait quelqu'un à côté, c'était pas un truc de l'ordre de l'intime. C'est comme ça mon papa et vous en petite boule comme ça, c'est pas très. C'est pas facile à voir avec la langue qui faisait une petite boule pour montrer que oui, là, un bisou sur la joue, c'était génial. Et puis ce que je veux dire, c'est que c'est que ça. Ça m'a aussi appris à quel point c'est important de savoir que quelqu'un qu'on nous aime, que d'ailleurs le contraire de l'amour c'est pas la haine, c'est l'indifférence. Moi je préfère quelqu'un qui me déteste, qui me le dit.


Je préfère m'engueuler avec quelqu'un que que quelqu'un qui m'ignore ou qui boude. Je supporte difficilement les gens qui me boudent. Déjà là, ça c'est déjà très négatif. Dans le fond, je devrais savoir que c'est pas vraiment mon problème, tu vois. Mais c'est vrai que moi je suis quelqu'un avec qui je m'engage. Je peux m'entendre avec lui cinq minutes après, juste le temps que l'adrénaline reparte et c'est bon. Par contre, quelqu'un qui me bout de chez marqué je me dis mais c'est c'est pas possible, c'est celui qui après a Après tout le monde fait pas exprès, tout le monde n'a pas les mots. Tout le monde a pas la chance.


De pouvoir s'exprimer.


De pouvoir s'exprimer. Et c'est vrai que des fois il faut donner, il faut donner la chance aux gens. Ouais.


Alors du coup, tu tombes quand tu rencontres des gens qui bout. Tu fais comment maintenant ?


Ça dépend beaucoup, mais un truc gênant en mode non, moi quelqu'un qui boit du vent, là je dis arrête tout de suite et pis non, non, si quelqu'un traverse le trottoir, c'est rare. Ça m'est arrivé une fois pour pas me saluer. Euh je. Je. Salut. J'ai euh. J'ai hurlé à travers la rue et il m'a salué. Par contre sa femme, elle a fait la même chose, puis je l'ai pas fait parce que c'était pathologique. Il y a aussi des gens qui sont en souffrance, ça c'est vrai. Moi je parle simplement de la petite moue de l'égoïste qui qui bat à froid de cette manière un peu hautaine de gérer les les problèmes et tout. Mais il y a aussi celui qui est souffrant, celui qui est, qui est pas plus gentil pour l'autre, mais qui est qui est déjà à terre. Alors à un moment donné, tu.


Dis de la compassion.


Ben oui, c'est complètement complètement. D'ailleurs c'est intéressant malgré tout de savoir un tout petit peu de l'histoire des gens pour oui moi j'ai fait le deuil de l'innocence et chez moi et chez les autres je sais comme tu peux être bien aujourd'hui et puis horrible demain. Mais dans le fond ça ne veut pas dire que si et que tu es ce que tu es ou un homme bien ou un homme horrible, ça veut dire que par moments tu es comme ça et apprêté autrement. Et voilà, ça j'ai fait le deuil alors. Et puis je sais aussi bien ma foi, que la blondie, la plus belle femme du monde, peut pas donner ce qu'elle a pas. Tu peux, tu peux avoir plein de qualités et puis ça passe pas à un endroit. Puis tu vois, après on ne sait pas toujours de quoi souffre la personne qui boude en fait assez étonnée. Par contre, je pense que ce que je n'aime pas c'est quand c'est une stratégie. Oui, tu as la même chose que moi, ça m'arrive de m'énerver et quand c'est le cas, je parle plus fort, que je crie.


La troisième fois je crie, mais dans le fond, ce n'est pas une stratégie. Non, c'est c'est. C'est une soupape qui fait qu'à un moment donné je suis pas et suis presque presque pas capable de faire autrement. C'est comme. Je ne sais pas, c'est comme le fou rire. Je suis pas moi. Quand j'ai un fou rire, j'essaie de me retenir et j'arrive pas à retenir. Ça m'arrivait d'aller voir un spectacle qui était comique, mais finalement par moment je riais tout le temps tout seul et j'ai essayé de me retenir. Mais c'était pire encore parce que ça explosait en rire, tu vois. Et si tu veux, si j'ose la comparaison, c'est la même chose qui arrive quand quand je dis quelque chose à quelqu'un et pis que il s'obstine à employer une technique désagréable, il suffirait qu'il me dise c'est bon, je t'ai entendu.


Il valider en.


Fait. Bien oui, c'est exactement ce.


Que tu es en train de dire. C'est que pour toi, les gens qui boudent, c'est comme si c'était calculé. En fait, pour quelque part, aller atteindre l'autre, c'est ça.


Alors oui, c'est une stratégie et ce qui est terrible, c'est que c'est que c'est quand tu boudes, ça veut dire que l'autre il est pas là, tu l'anéantit, tu le réduit au néant. Alors que quand tu t'énerves, c'est différent. Moi je m'énerve pas pour quelque chose qui me concerne pas. C'est au contraire parce que t'es touché, parce que l'autre a de l'importance pour toi. Alors ça ne vaut pas la peine d'en parler plus longtemps. Parce que je me soigne beaucoup par je veux dire, je fais des efforts sur moi même pour pas m'énerver et pas me trouver dans des circonstances qui font que. Et puis je me connais, puis je sais que mais ça c'était par c'est parce que je te disais que le contraire de l'amour c'est l'indifférence, l'ignorance ou elle, ignorer l'autre c'est l'anéantissement. Alors que là, la colère ou la haine c'est d'une autre nature, c'est d'une autre nature. Après c'est aussi une pulsion, c'est une façon de laisser l'esprit dans ce cerveau d'en bas. Réfléchir à la place du cerveau dans ça, avec les tripes, avec là ou même en dessous de la ceinture.


C'est l'horreur quoi. Mais c'est comme ça les esprits d'en bas. Prendre le dessus sur les esprits d'en haut.


Mais voilà. Et du coup, ça t'a apporté quoi Tout ce tous ces efforts que tu as fait pour arrêter de juger, critiquer les autres ?


Bon, ça, ça apporte beaucoup de bien. Parce que la vraie raison pourquoi je critique pas dans le fond, c'est pas parce que j'ai décidé de pas les critiquer, mais c'est parce que je sais que c'est des gens bien.


Oui.


Je sais. Et pour moi c'est valorisant parce que quand quand je m'en veux et ça m'arrive, quand j'oublie quelque chose, quand voilà, quand je veux, quand je loupe le coche, c'est assez courant, je m'en veux, mais dans le fond, je sais que moi j'aperçois pas. J'aperçois que la petite partie visible de qui je suis, et ça, je le découvre dans les autres, dans ceux avec qui j'ai un problème relationnel. Je me dis si je pouvais mettre les lunettes du bon Dieu, je te verrais beau comme tu es, mais là je te vois à un crétin. Et puis je vais te le dire un peu, puis je laisse les lunettes sur le nez du monde mais tout en sachant qu'il n'y a rien d'irrémédiable. Tu vois.


Je veux dire, j'ai enfilé un costume en fait à ce moment là. Oui. Et puis tu sais très bien que ce costume, elle va pouvoir l'enlever à un moment d'après ou que c'est d'enfiler ce costume. C'est peut être parce qu'elle souffrait ou qu'il y avait quelque chose qui qui s'était passé dans sa vie de compliquée.


Exactement. C'est exactement ça. C'est légèrement plus compliqué malheureusement par mon expérience. Mais au départ c'est ça, c'est que les gens.


Oui, oui.


Oui, parce que moi j'ai bossé avec des délinquants et et ton idée que je partage complètement ou ta reformulation, c'est de dire on se met une armure ou une carapace parce qu'on en a besoin. Et puis l'autre qui arrive, eh bah il est, il est en conflit contre cette carapace. Alors ça je suis à 100 % d'accord. Par contre dans les certains délinquants, il y a des gens qui ont pas d'empathie, ils sont, ils sont, ils sont en situation de handicap parce qu'il leur manque l'empathie et ça c'est c'est déroutant. Mmmmmmm c'est le sel, c'est le loup quand il voit le troupeau de moutons. Il n'y a pas d'empathie chez l'humain.


Et pas de filtre.


Il y a même pas. Il a même pas faim. Il a juste envie d'aller faire couler du sang, il a envie de répondre à des pulsions. Et puis c'est terrible. Et ça malheureusement ça existe. C'est.


C'est une maladie en fait.


Alors c'est en tout cas un handicap parce que tu sais, à ma connaissance, ça se soigne pas le manque d'empathie.


Oui, quand j'ai vu dans ta.


Chichis un qui change.


Qui change, qui ?


Oui oui oui, j'ai vu des gens qui. J'ai vu, des gens qui avaient tu es piqué, qui finissaient par baisser la garde et puis mais c'est difficile parce qu'en fait il y a. Mais ça c'est possible. Mais par contre j'ai vu des gens qui. Qui ont été. Mais là je pense à des gens très précis qui entre autres qui ont commis des délits contre l'intégrité physique des autres et qui ne sont pas capables de comprendre qu'ils ont fait du mal parce qu'ils avaient envie et besoin de ça. Et ça prime sur tout, ça prime sur tout. Et c'est aussi une forme de totale anéantissement. C'est chosifier l'autre pire qu'une chose, puisque maintenant moi j'ai du respect pour beaucoup de choses. Comme on est beaucoup plus sensibles à A pas à pas gâcher les choses. Mais ça, ça existe et c'est violent. Et quand j'étais quand j'étais en face d'une personne, en l'occurrence, je pense à quelqu'un qui je me suis occupée, je lui ai dit je pense. Que. Lui me reprochait en fait de ne pas le laisser avancer, de ne pas constater que ça allait mieux et cetera.


Mais le soucis est ailleurs. Et puis à un moment donné, j'ai dit Moi, ce que je peux vous conseiller, c'est d'imiter quelqu'un qui le fait juste. Et c'est j'étais étonné. Dernièrement, j'ai entendu une émission, puis le psychologue et le psychiatre disait donner la clé, faire comme si pour avoir une récompense, c'est à dire imiter l'empathie pour pouvoir vivre. Oui, parce que. Parce que sinon parce que sinon, tôt ou tard, tout était fini. Tôt ou tard, tu finis mal, tu finis sol et pitié. Voilà, c'est un peu dramatique.


Extrait de l'empathie.


Oui, bien sûr que c'est possible. Alors si tu veux, la plupart du temps ça s'appelle la séduction. Oh la la la manipulation. Mais y a une personne qui manque d'empathie. Moi je. Je conseillerais. J'ai conseillé une certaine forme de manipulation pour vivre en société. Non, on se rend pas compte. On dit ouais, cette société elle est pesante et tout, mais on rentre dans une quantité de schémas dont on a à mon avis pas compris le sens. Et puis on les impose aux autres et puis à un moment donné, bon en gros on ronchonne contre les impôts, mais nous on en oblige nos enfants à mettre une veste quand ils ont pas envie. Mais dans le fond, la démarche c'est la même. On fait tout pour ton bien quoi. Parce que les impôts, ça sert à payer les routes, les écoles. Et puis c'est pour que tu ailles pas. Le rhume de l'Escaut tendit une veste. Est ce qu'un enfant doit mettre quand une maman elle a froid ? Tu vois.


C'est un.


Métier. Tu vois l'idée ?


Image Elle est belle cette phrase, Elle est belle.


Et d'ailleurs, moi c'est quelque chose qui me touche. Mais à un moment donné, tu dis il faut que tu n'attrape pas le rhume d'une manière ou d'une autre. Enfin.


C'est possible parce que tu me disais c'est quand même des pulsions qui peuvent être assez fortes. Donc jusqu'à comment est ce que c'est possible de rester dans, de préserver, de se prémunir des pulsions ? En. En feignant l'empathie.


Alors l'intérêt. L'intérêt, c'est que tout au fond, les gagnants.


C'est ça. Oui, oui.


Tu es gagnant. Ça veut dire que celui qui est pas empathique dans le fond, qui va faire le bien autour de lui, qui va faire du bien à l'autre, il s'en fout parce que de toute manière il est le centre, mais d'une manière qu'on ne peut pas imaginer le centre du monde. Mais par contre, quand on lui dit si vous vous conduisez de manière empathique, c'est à dire en usant un peu de séduction, de manipulation. Lâche. Ça doit faire drôle de mettre un côté des autres. Mais si tu singent l'empathie, c'est ça que tu fais. Je veux dire, ben la parade du coq de bruyère quoi. Dans le fond, il est amoureux de la poule de bruyère, mais il fait quand même le beau parce que voilà. Et puis etc. Je veux dire, il y a pour les gens les gens doués d'empathie, ça fait partie du jeu. Par contre, pour un empathique, un non empathique, c'est c'est l'occasion qu'il aura par exemple d'obtenir que quelqu'un lui prête quelque chose, que quelqu'un lui prête et l'invite à partager quelque chose.


Parce que si était sans empathie est tout le temps en train de voler tout à tout le monde est rejeté de tout le monde, tôt ou tard de ta propre famille. C'est extrêmement difficile pour des parents de vivre avec ça. C'est c'est c'est sans comparaison avec une addiction ou quoi que ce soit. Parce que l'addiction en plus, elle vient d'une blessure et on peut toujours espérer qu'avec le temps, la cicatrice elle pique un peu moins. Et puis que que la personne, elle, elle se calme par la force des choses. C'est tout l'intérêt de vieillir. C'est que dans le fond, on devrait se calmer si ? Encore faut il ne pas devenir aigre comme du vinaigre. Si tu dis il faut, il faut, il faut être conscient du plaisir.


De la chose. Il y a de marmonner quand on a des jugements négatifs. Exactement. D'où un.


Oui. Et puis il faut chercher, il faut chercher ce qui gentiment, il faut chercher gentiment les choses et savoir que dans le fond.


Quand tu dis chercher les choses.


Ça veut dire comme trouver une excuse à quelqu'un, c'est toujours possible, ça peut être utile. Hum, ça peut être utile, ça peut être oui. Moi je suis beaucoup moins fâché avec quelqu'un qui est désagréable quand je sais qu'elle a vécu des expériences terribles celui ci. Euh. Si j'arrive, je vais parler de moi par exemple. Sérieux à la maison, je suis énervé, je rentre et je dis écoute, désolé, je suis, je suis super furax parce que ceci cela. Enfin voilà, tout le monde sait que ça norme. Il va falloir attendre un petit moment avant que je rigole et puis c'est tout. Si j'arrive. Et puis je fais la gueule sans rien dire, sans dire que j'ai mal aux dents ou que. Ou que j'aie ou j'ai rayé la porte de ma voiture ou je sais pas quoi. Les gens ils vont me dire mais pourquoi il est fâché avec moi ? Parce que fondamentalement, c'est ce qui se passe. Tu te fais, tu te fais écraser le pied au bout du monde et puis viens, tu viens.


Dans la maison, tu.


Viens emmerder les gens avec qui les gens, tu aimes les gens qui t'aiment trop pour te dire mais mais écoute, va, va taffer, vas y, va te faire foutre, va, va, va, va, va bâtir, va bâtir ta colère ailleurs, Va, va ailleurs quoi ! C'est pour ça que des fois il faut, il faut être complaisant, mais il faut aussi pas laisser les gens trop déborder.


Et du coup, on fait comment ?


Pour.


Bah pour être complaisant, oui c'est trop les gens débordés.


Moi je pense que si t'as la chance de pouvoir mettre des mots, c'est le mieux qu'il y a. Ça veut dire écoute moi je t'aime, mais là comme tu parles, t'es vraiment un con. J'espère que tu vas aller mieux dans un moment. Ça n'enlève rien à ce que je t'aime, sauf si tu devais t'obstiner à penser qu'il faut rester là dedans jusqu'au bout du monde. Après ça, c'est les gens que tu cotoye et que tu sais que ça va bien. Il y a d'autres personnes que je vois et je me dis qu'est ce que qu'est ce que je pourrais lui dire qui va faire changer d'avis ? Ce sont les trois fils de Socrate et tu connais ? Donc pour dire quelque chose, il faut que ça soit vrai. Oui, la première chose est vraie. La deuxième, il faut que ça soit nécessaire. Ça veut dire que si je connais un ragot sur Pierre Jean Jacques en fait là Socrate, il a un ami qui vient Bénédict Et on m'a dit quelque chose. Il a dit Est ce que c'est vrai ?


Est ce que c'est nécessaire que je le sache, ce qu'on dit sur moi ? Et troisièmement, est ce que c'est utile que je sache ? Eh bien, franchement, la plupart des critiques négatives, elles, elles supportent pas les trois filtres. Non parce que des fois, il ne faut pas dire même. C'est même la vérité. Des fois il faut l'enjoliver la moins dans tous les cas, il faut, il faut, il faut la rendre comestible.


Il ne faut pas la.


Il ne faut pas la flanquer à la figure des gens comme. Comme si. Voilà comme. Comme un détenteur de vérité qui flanque des choses. Après tu l'as, tu vis la vérité, tu tu la suis. Mais il y a des choses qu'on prend comme des énormes vérités, mais qui, dans le fond, sont juste des enfantillages. Ce sont des petites choses qui dans une période, on est juste de passage dans cette vie. C'est super marrant de vivre, mais ça ne sera pas grand chose.


Gérald j'adore son nom. Oui parce que tu fais une énorme vérité et puis tu montes avec tes bras au niveau du ciel et t'entourent, Tu fais tout le tour et puis en fait, tu rejoins tes mains sur ton cœur. Et en fait, il y a vraiment cette boucle qui. Oui, voilà qui se rejoint. Et puis qui dit finalement, c'est là qu'il faut revenir, c'est au niveau du cœur qu'il faut revenir. Oui.


C'est vrai, c'est vers là qu'on va passer. C'est pas une question de choix, c'est même pas oui, c'est même pas dans le fond une question de foi puisque de toute façon, foi, parfois, un jour on y sera.


C'est ce que tu disais avant y'a pas. Oui.


Non non non, anarchiste, penseur, c'est le contraire.


Tu ha eu.


Et tu disais comme on peut vraiment on a du plaisir à être mais où est ce qu'on partage vraiment les choses au niveau du cœur ? Oui ben en tout cas merci Gérald, c'était vraiment un chouette moment en ta compagnie. Parentalité au Présent est un espace où la parole se libère et les cœurs s'ouvrent. Rendez vous sur Parentalité au Présent com et retrouvez vous dans un des nombreux épisodes disponibles. Restez en lien en rejoignant les Abonnés contributeurs et participer aux discussions mensuelles où nous échangeons autour des divers thèmes abordés avec mes invités. Merci pour votre écoute. Je me réjouis de vous retrouver la semaine prochaine mais.